L’effondrement des maisons menaçant ruine constitue une problématique récurrente au Maroc, où chaque année des drames se répètent dans l’indifférence quasi générale. Plusieurs personnes perdent la vie sous les décombres de leur propre foyer.
En avril dernier, à Fès, une dizaine de personnes ont péri d’un seul coup dans l’effondrement d’une bâtisse ancienne. Plus récemment, deux maisons se sont écroulées l’une après l’autre, comme des châteaux de cartes, ensevelissant leurs occupants.
Face à la multiplication de ces drames, le secrétaire d’État chargé de l’Habitat, Adib Benbrahim, a rappelé ce lundi devant la Chambre des députés que «le recensement des maisons menaçant ruine relève d’une commission spéciale agissant sous la responsabilité directe des walis et des gouverneurs».
Selon lui, chaque région dispose d’une commission habilitée à identifier les zones à risque. Cette instance, a-t-il précisé, «prend les mesures techniques, financières et sociales nécessaires au traitement de ces bâtiments». Elle regroupe les services concernés du ministère de l’Habitat ainsi que des représentants des agences urbaines.
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Adib Benbrahim a également souligné que les expertises techniques, généralement menées par les agences urbaines, ne constituent qu’une première étape: «la responsabilité de l’exécution — qu’il s’agisse de réparation, d’évacuation ou de démolition — incombe strictement aux présidents des communes ou des municipalités».
Pour autant, cette chaîne de responsabilités ne dégage pas les occupants de tout devoir. Beaucoup refusent d’évacuer leurs logements en péril, faute de solution de relogement ou de compensation. Une réalité que les observateurs qualifient de «responsabilité contrainte», où l’absence d’alternatives poussent les familles à vivre sous la menace constante de l’effondrement.
Entre commissions régionales, élus locaux et habitants démunis, le drame des maisons menaçant ruine illustre un échec collectif: celui d’un système où la responsabilité se dilue plus vite que ne s’écroulent les murs.











