Abdelali Hamieddine, membre du secrétariat général du PJD, vice-président du conseil national et du Forum dignité des droits humains (FDDH), récidive en mettant son parti dans l’embarras.
Un mois après avoir été à l’origine d’une crise entre le PJD et l’institution monarchique qu’il a qualifiée «d’obstacle au développement du Maroc», il revient à la charge en s’attaquant au RNI, qui est pourtant le plus grand allié de son parti au gouvernement.
Dans un statut publié sur son compte Facebook, il tire à boulets rouges sur ce parti et son président Aziz Akhannouch: «Le président du RNI, Aziz Akhannouch, avait pour mission de faire échouer Abdelilah Benkirane alors chargé de constituer un gouvernement fort avec quatre partis». Pour fustiger ensuite Saad-Eddine El Othmani, son patron dans le parti et dans le gouvernement: «El Othmani a accepté les exigences posées par Akhannouch et a fini par constituer un gouvernement composé de six partis dont la représentativité ne reflète aucunement les résultats des élections, ni les aspirations des électeurs pour la formation d’un gouvernement crédible et efficace».
Notre confrère Al Akhbar rapporte, dans son édition du mardi 7 août, que Hamieddine a saisi l’occasion da la révocation du ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Boussaid, par le roi Mohammed VI, pour continuer à attaquer le RNI et demander sa sortie du gouvernement: «Que fait ce parti au sein de ce gouvernement et quel est son apport pour le pays dans le contexte actuel ?» Et d’appeler à la formation d’un gouvernement politique restreint.
La réponse à ces attaques est sortie de la bouche de Slimane El Amrani, le secrétaire général adjoint du PJD, qui a écrit sur Facebook: «Avec tout le respect que je dois au frère Abdelali, je lui dis que ces propos constituent une violation de la charte de la majorité signée par le PJD et le RNI». Et Amrani de rappeler à Hamieddine: «C’est au nom de cette charte que le frère Hamieddine préside une commission permanente au sein de la chambre des Conseillers. Sa position, qui n’est pas passée par les canaux institutionnels, est contraire au principe suivi par le parti depuis 2011, qui consiste à respecter la majorité quelles que soient nos positions sur certaines de ses composantes».
Hamieddine, qui est proche du «courant Benkirane» avait, auparavant, provoqué un clash entre le PJD et l’institution monarchique lors d’une réunion interne du parti. Une sortie fracassante qui avait suscité un grand malaise au sein du PJD, poussant le secrétaire général du parti, Saad-Eddine El Othmani, à lui répondre d’une manière indirecte mais très ferme lors d’une réunion du conseil régional de la région Rabat-Salé-Kenitra: «La relation de notre parti avec l’institution royale ne repose pas sur des intérêts ou sur une logique pragmatique ou tactique. Bien au contraire, elle est fondée sur un principe du parti qui croit fermement que l’institution monarchique occupe une place prépondérante dans les valeurs et les fondamentaux constitutionnels du royaume.»