Majorité gouvernementale…crise silencieuse

DR

Revue de presseKiosque360. La coalition gouvernementale est minée par une crise silencieuse qui ne dit pas son nom. Les chefs des partis ont du mal à accorder leurs violons y compris pour se retrouver autour de la même table. Faut-il l’attribuer à l’échec du gouvernement ou aux agitations qui secouent le PJD?

Le 17/12/2018 à 23h24

La coalition gouvernementale composée du PJD, du RNI, du MP, de l’USFP et de l’UC est secouée par une nouvelle crise à la suite du report de plusieurs réunions des leaders de la majorité. Il semblerait que cette crise «silencieuse», dont on ignore les causes, va perdurer plus que d’habitude.

Mais cette fois, c’est Saad Eddine El Othmani qui fut à l’origine de ce krach quand il a envoyé un message urgent aux chefs de la majorité dans lequel il leur annonce le report d’une réunion qui devait avoir lieu hier, lundi.

Selon certaines sources proches du gouvernement, le secrétaire général du PJD n’a pas fixé de date pour la prochaine réunion et s’est contenté de dire qu’elle se tiendra ultérieurement. Cette crise se produit au moment où le gouvernement dirigé par le PJD a échoué dans l’exécution de plusieurs projets dont certains ont été initiés par de hautes instructions du roi Mohammed VI.

Une situation qui pourrait enterrer les réunions des chefs de la coalition gouvernementale ou, dans le meilleur des cas, les rendre plus espacées. Auquel cas la charte de la majorité ainsi que les précédents accords signés par les leaders de la majorité risquent de devenir caducs. Il y fait mention que les chefs des partis doivent se réunir mensuellement et en cas d’urgence deux fois par mois.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 18 décembre, qu’il est probable que Saad-Eddine El Othmani ait informé ses alliés des raisons qui l’ont poussé à reporter la réunion de lundi. En tous les cas, ce dernier a préféré présider une réunion de son parti à Marrakech qui rentre dans le cadre des rounds du dialogue interne du PJD.

Les mêmes sources affirment que l’ordre du jour de la réunion annulée comportait le suivi des projets dans plusieurs provinces du Royaume. D’autant que le gouvernement, à travers plusieurs de ses ministres, a fait l’objet d’une colère royale à cause des retards pris dans l’exécution de plusieurs projets dont certains ont été inaugurés par le souverain.

La «sagesse» de Saad-Eddine El Othmani qui lui a permis de gérer les désaccords et de contenir les crises de la coalition gouvernementale, semble lui avoir fait défaut, cette fois-ci, sans que l’on connaisse les causes. Les sources d’Al Ahdath Al Maghribia penchent vers l’hypothèse précitée en affirmant que le gouvernement ainsi que les chefs de la majorité n’ont pas, à ce jour, de réponses à donner aux demandes d’explication du roi Mohammed VI relatives à certains projets.

Du coup, les mêmes sources ont écarté le fait que ce sont les crises intestines du PJD qui seraient derrière le report des réunions des chefs de la coalition gouvernementale. Ils évoquent notamment les attaques des leaders du parti de «la lampe» contre la justice après qu’un juge d’instruction a poursuivi leur collègue Hamieddine pour complicité de meurtre dans l’affaire de Benaissa Ait El jid. Il faut rappeler que le ministre des droits de l’homme a décidé de boycotter les réunions des chefs de la coalition gouvernementale. Mustapha Ramid qui était habitué à accompagner Saad-Eddine El Othmani à ses réunions n’a pas toutefois révélé les causes de ce boycott. 

Par Hassan Benadad
Le 17/12/2018 à 23h24