Rarement résolution comme celle qui vient d’être adoptée, 2414, aura été aussi directe et ferme envers le Polisario, soutenu par Alger. Et cela n’est pas dû qu’aux seules et néanmoins dangereuses incursions du front séparatiste dans la région de Guerguerat, où il a multiplié les mésaventures malgré les mises en gardes du Maroc et les injonctions du SG de l’ONU quand il a affirmé que «le trafic commercial ne doit pas être obstrué» dans cette zone extrêmement vitale. Le point le plus important dans la présente résolution, et qui a fait cabrer Alger et son instrument séparatiste, c’est le carton rouge sorti par l’instance décisive de l’ONU contre tout transfert par le Polisario de ses «fonctions administratives» à Bir Lahlou, comme ce dernier l’a annoncé pompeusement en mars 2018.
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Dans la résolution 2414, le Conseil de sécurité enjoint dans des termes forts les milices séparatistes de «s’abstenir de procéder à de tels actes déstabilisateurs». Une injonction qui interagit positivement avec la fermeté du Maroc face à ce développement dangereux, formulée par la plus haute autorité du royaume, le roi Mohammed VI, dans une récente lettre au SG de l’ONU, Antonio Guterres, et portée par un élan mobilisateur tout azimut (gouvernement, partis politiques, parlement et société civile).
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Une mobilisation qui a payé et trouvé un écho quasi-unanime au Conseil de sécurité, abstraction faite de la Russie, de la Chine et de l’Ethiopie qui se sont abstenus de voter la résolution 2414. La tentative de ces derniers d’édulcorer le texte de la résolution, dont le porte-plume est les Etats-Unis, n’a pas empêché le processus de son adoption, puisque 12 pays membres du Conseil de sécurité, dont les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne (membres permanents), et neuf autres non-permanents, ont bel et bien dit «oui» à la fermeté pour réfréner les ardeurs utopiques d’un front à la débandade et d’un mentor algérien, appelé désormais à s’inscrire de manière constructive dans le processus de règlement du conflit plus que quarantenaire créé autour du Sahara marocain.
Que le Conseil de sécurité se dit «inquiet» de l’annonce par le Polisario du transfert de ses «fonctions administratives» à Bir Lahlou, cela revient, dans le jargon diplomatique, à admettre de facto le caractère extrêmement dangereux de l'acte aventureux du Polisario galvanisé par Alger, et contre lequel le Maroc s’est dressé avec toute la vigueur et la rigueur nécessaires.
L’injonction du Conseil de sécurité fait ainsi barrage devant toute tentative de changer le statut juridique de Bir Lahlou, Tifariti, ou encore Mahbess, entre autres localités qui sont bel et bien marocaines et d’où les Forces armées royales s’étaient retirées à la moitié des années quatre-vingt-dix dans un geste de bonne fois et dans le seul et unique souci de préserver l’accord de cessez-le-feu signé en novembre 1991, en évitant de se retrouver nez à nez avec les mercenaires du front Polisario.
Ce retrait ne veut pas dire que le Maroc a renoncé à ses droits inaliénables sur ces localités. L’injonction du Conseil de sécurité vient le rappeler fermement au front Polisario et à son parrain algérien, reconnu comme étant le protagonisqte principal du conflit factice créé autour du Sahara marocain.