Le 1er Mai sera certainement le prétexte pour Al adl wal ihssane d'une nouvelle démonstration de force. Cette association (non reconnue) avait d'ailleurs pour projet d’impliquer les syndicats dans des marches communes, l'une à caractère national et d’autres au niveau des régions, pour protester contre le gouvernement, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du jeudi 28 avril. Mais les centrales syndicales concernées ont opposé un "non" catégorique à cet appel à manifestation commune.
Ainsi, l’un des responsables du bras syndical de l’organisation islamiste a affirmé au journal que l’idée était d’organiser une manifestation nationale et plusieurs manifestations locales à travers le pays, avec le concours des centrales syndicales les plus représentatives. «C’est ce que veut la logique pour montrer le mécontentement des syndicats face l’échec du dialogue social. Cependant, rapporte la même source, les centrales concernées par cet appel ne se sont pas montrées enthousiastes à cette idée. C’est que, poursuit le journal, même si les centrales syndicales n’attendaient plus grand-chose de leur rencontre, tenue mercredi, avec le gouvernement, elles n’ont pas pour autant l’intention de couper les ponts avec l'Exécutif», a-t-il expliqué dans une déclaration à ce journal. Les syndicats veulent laisser entrouverte la porte au dialogue. Ce qui n’est pas le cas d’Al adl wal ihssane qui a opté pour l’escalade.
La CDT, qui a rejeté, comme les autres centrales, cet appel à manifestation lors même qu'elle est très présente aux côtés de la Jamaâ, argue du fait que «les moyens logistiques en place sont insuffisants pour une manifestation commune. "Nous nous attendions plutôt à un accord et donc à célébrer ce 1er Mai ensemble avec le gouvernement", déclare Abdelkader Zaïr, numéro 2 de la centrale, cité par Akhbar Al Yaoum. Mais, ajoute-t-il, «après l’échec des négociations, les syndicats organiseront leurs manifestations séparément, à Casablanca».