Juste après l'annonce des tirs de l'armée algérienne contre un poste frontalier marocain, le Maroc a placé, lundi, en état d'alerte ses troupes tout au long de sa frontière proche de Figuig. Al Massae avance, dans son édition de ce mercredi 19 février, que "les Forces armées royales ont renforcé leur présence le long de la frontière marocaine qui est désormais placée sous le contrôle de l'armée à la place des forces auxiliaires qui étaient jusqu'ici responsables de ce secteur limitrophe de l'Algérie". Le journal donne la parole à l'expert marocain en matière de défense, Abderrahmane Mekkaoui, selon lequel "la possibilité de l'aggravation de la situation au niveau du front oriental pourrait mener vers un conflit armé en raison des provocations répétées de l'armée algérienne".
Al Ahdath Al Maghribiya, de son côté, relève que "l'armée algérienne est enragée ces derniers temps. Elle a multiplié des opérations contre les Marocains établis dans le voisinage". Et d'ajouter que les tirs de l'armée algérienne en direction du poste de surveillance marocain de Ait Jormane "intervient dans le sillage de précédentes opérations similaires commises par l'armée algérienne". "Il y a deux semaines, toujours selon ce quotidien, l'Algérie a imposé un blocus contre deux fonctionnaires marocains, alors qu'ils exécutaient des relevés topographiques sur le territoire national marocain". Le quotidien énumère "les causes de cette colère algérienne, citant notamment le succès diplomatique obtenu par le Maroc dans la région sahélo-saharienne, ajouté à l'accord stratégique signé entre les Etats-Unis et le royaume".
L'Algérie tente de détourner l'attention sur sa crise interne
Sur Assabah, Mohamed Benhamou, directeur du Centre marocain des études stratégiques, estime que "l'Algérie tente de détourner l'attention sur sa crise interne en créant des incidents artificiels avec le Maroc". Et d'ajouter "qu'à chaque fois que la situation se détériore en Algérie, les autorités de ce pays trouvent du mal à gérer des dossiers complexes et ne voit comme solution que de créer une tension avec son voisin".
Les frontières sont des espaces où souvent la sécurité est fragile. Mais de là à multiplier les provocations en tirant à balles réelles sur des gens et sur un poste frontalier d'un autre pays ne sont ni admises ni acceptées que ce soit par les lois internationales ou le bon voisinage. L'Algérie peut avancer à répétition qu'elle agit dans le cadre de la lutte contre la contrebande. Mais la lutte à ses règles. Elle se fait en coopération avec les deux pays et par des moyens civilisés. Le Maroc a le droit de rouspéter et de défendre ses citoyens. Dans cette région, il ne faut pas oublier que l'Algérie a usurpé les terres et exproprié les biens fonciers appartenant aux Figuiguis marocains. Elle doit leur restituer leurs terres. Ils n'oublieront jamais ce vol. De leurs maisons et à vue d'oeil, ils scrutent impuissants et à quelques mètres seulement de là leurs terres spoliées.