Dans l’éditorial de son édition du vendredi 6 août, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia tente de trouver une explication à cette maladive manie algérienne qui consiste à toujours refuser la main tendue du Maroc en vue de l’établissement de relations de bon voisinage.
Selon le quotidien, l’amateurisme du duo Said Chengriha-Abdelmadjid Tebboune, respectivement chef d’état-major de l’armée et président de la République, réside dans leur faible compréhension de la politique. «Ils croient ainsi que le fait de créer un ennemi extérieur, même imaginaire, leur permettra de juguler le Hirak et autres revendications démocratiques», écrit l’éditorialiste du jour d’Al Ahdath. Cette myopie politique du pouvoir algérien vient de transparaître dans sa presse à travers ses radotages sur le discours du Trône.
Cela n’est pas étonnant dans un pays dont la façade civile a un cerveau militaire, et où on peut trouver des hommes qui assument des responsabilités politiques, mais dont aucun n’a la carrure d’un homme d’Etat. Il n’est donc pas étonnant de voir que l’Algérie est devenue un Etat paria sur la scène internationale à cause d’une diplomatie au service d’une mafia, et honnie sur le plan intérieur par l’écrasante majorité du peuple algérien, qui doit désormais choisir entre se taire ou aller dans les geôles militaires. Quand les militaires entrent en politique, ils font la guerre au peuple à travers une répression sanglante. D’où la situation actuelle de l’Algérie, en crise politique, économique, sociale, financière. Un Etat en faillite en somme.
Et pourtant, la main tendue du Maroc aurait dû être prise au bond par les dirigeants algériens car c’est un cadeau inespéré qu’ils viennent de laisser échapper, à cause de leur amateurisme politique. Car en nouant des relations avec le Maroc, l’Algérie aurait créé l’événement, retrouvé une légitimité régionale qui aurait compensé le manque de légitimité interne que le peuple algérien lui refuse. Car le retour aux relations familiales des deux côtés de la frontière aurait apporté du baume au cœur des Algériens en ces temps de grisaille. Sans parler de la dynamique économique qui connaitrait un boom sans précédent pour les économies des deux pays.
Mais les choses sont aujourd’hui plus que claires. «Nos voisins de l’Est sont toujours prisonniers des années 1963 et 1994, si ce n’est plusieurs années avant l’ère chrétienne. Nos voisins de l’Est sont toujours prisonniers de la guerre froide», conclut Al Ahdath.