La presse et les réseaux sociaux n’en ont, ce mercredi 13 mai, que pour le consul général du Maroc à Oran et une vidéo qui lui est attribuée, dans laquelle il aurait qualifié l’Algérie de «pays ennemi».
Tout a commencé quand le diplomate marocain a reçu, le lundi 11 mai devant le siège dudit consulat général, un groupe de nos concitoyens bloqués dans le pays voisin à cause du coronavirus et qui demandaient à être rapatriés chez eux.
À la fin de cette vidéo, de moins de 2 minutes, on entend une voix qui qualifie l’Algérie de «pays ennemi». Et depuis, c’est toute une avalanche de violentes réactions de la part des réseaux sociaux et des médias algériens.
Pour démêler le vrai du faux, nous avons contacté l’ambassade du Maroc à Alger et c’est une tout autre version des faits qui nous a été rapportée.
«La vidéo à laquelle vous faites référence a fait l’objet d’un montage pour faire tenir à notre diplomate (consul général du Maroc à Oran) des propos qu’il n’a proférés à aucun moment. De toute manière, ce n’est pas la teneur de la même vidéo qui nous a été transmise le lundi 11 mai», nous assure une source autorisée à l’ambassade du Maroc à Alger.
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«Cette vidéo retravaillée avec les propos prêtés à notre consul général va à l’encontre des fondements essentiels des relations du Royaume du Maroc avec l’Algérie. Ces relations sont fondées sur la fraternité et le bon voisinage», ajoute la même source qui rappelle que, au plus haut niveau de l’Etat marocain, ce sont ces mêmes fondements qui guident ces relations. Inutile d’énumérer le nombre de fois où le Maroc, au plus haut niveau de l’Etat, a tendu –en vain– la main à l’Algérie
Et notre source de conclure qu’une enquête approfondie a été diligentée pour élucider les tenants et aboutissants de cette affaire. «Et surtout comprendre le choix de ce timing», insiste notre interlocuteur.
Deux poids, deux mesuresCela étant, pourquoi une vidéo «bidouillée» a-t-elle suscité autant de réactions passionnées en Algérie, un pays dont les premiers responsables n’ont jamais cessé de manifester les marques d’hostilité envers le Maroc.
Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler que le nouveau chef de l’Etat algérien, Abdelmajid Tebboune, agrémente chacun de ses discours d’une forte dose d’animosité envers le Maroc. Son hostilité à l’intégrité territoriale du Royaume, de même que ses attaques perpétuelles en relation avec le dossier du Sahara marocain, sont devenues le premier sujet de politique extérieure de ce président désigné.
Tout récemment, alors que le monde entier est enlisé dans une guerre sans merci contre le coronavirus, le président Abdelmajid Tebboune n’a rien trouvé de mieux à faire que de saisir le Conseil de sécurité au sujet du Sahara et des prétentions des séparatistes du Polisario.
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Il a remis une couche d’animosité en direction du Maroc lors du Sommet des pays non-alignés, tenu en visioconférence.
Par ailleurs, il y a quelques jours, l’armée algérienne a organisé des manœuvres militaires, à munitions réelles, à Tindouf, tout près de la frontière avec le Maroc. Le superviseur de ces manœuvres, le général de division Saïd Chengriha, chef d’état-major par intérim de l’armée algérienne depuis quelques mois, n’avait-il pas, bien avant son accession au poste qui était occupé par Gaïd Salah, qualifié le Maroc de «pays ennemi des Sahraouis et des Algériens»?
Alors, il n’y a vraiment pas de quoi faire tout un plat d’une déclaration faussement prêtée à un consul quand le chef d’état-major et le président algériens qualifient Rabat d’ennemi et se comportent comme s’ils étaient en guerre contre le Maroc.