Le Maroc tend à nouveau la main à l’Algérie et jette, une fois de plus, les ponts du dialogue et du bon voisinage. Le Royaume n’en est certes pas à sa première initiative du genre, mais la conjoncture n’est plus la même. Le Souverain a consacré une grande partie du discours qu’il a prononcé à l’occasion du 22e anniversaire de son accession au trône au voisin algérien, constate le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 2 août.
Dans ce discours, le Roi a assuré au peuple algérien qu’il n’aurait jamais à craindre de malveillance de la part du Maroc, qui n’est nullement un danger ou une menace pour l’Algérie. Pour le Maroc, comme l’a relevé le Souverain, la situation actuelle n’est ni dans l’intérêt du Royaume ni dans celui du peuple algérien. Aussi, le Souverain a-t-il renouvelé son «invitation sincère à nos frères en Algérie d'œuvrer de concert et sans condition à l’établissement de relations bilatérales fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage», écrit le quotidien.
Dans les hostilités, il n’y a point de règle de réciprocité, note Al Ahdath Al Maghribia. Dans son analyse du discours royal, le journal relève, en effet, six messages adressés spécialement à l’Algérie et qui, surtout, n’ont tien d’hostile. Tout d’abord, il est à noter la place particulière qu’occupe le sujet dans le discours royal, soit pratiquement le tiers du texte. Ensuite, son ton franc et clair. Dans la même lancée de l’invitation de 2018, celle de ce 31 juillet est, en plus, plus concrète. Le Souverain appelle à des pourparlers au sommet des deux Etats. En 2018, le Roi Mohammed VI avait appelé à la mise en place d’un mécanisme conjoint pour débattre de toutes les questions en suspens entre les deux parties, rappelle le quotidien. Le dernier discours se situe un cran au-dessus et suggère que la rencontre ait lieu dans les plus brefs délais.
Troisième observation: dans le discours, il n’est, à aucun moment, fait allusion à la question du Sahara. Ce qui n'est pas sans rappeler le discours prononcé par le Souverain devant les chefs d’Etat africains, en janvier 2017. Là encore, dans le discours royal, la logique du rapprochement l’emporte sur les considérations de conflit et d’éloignement. Autre point relevé par le quotidien: la question de l’ouverture des frontières. Le discours veut soulager les dirigeants des deux pays du poids politique et historique de leur fermeture. Leur ouverture est désormais une nécessité qui relève des droits de l’Homme et du droit des deux peuples à se retrouver ensemble.
Le quatrième message porté par ce discours est celui de la fraternité. Le Souverain ne s’est pas adressé à l’Algérie comme à un Etat parmi d'autres. «Plus que deux nations voisines, le Maroc et l’Algérie sont deux pays jumeaux qui se complètent», affirme le Souverain à l’adresse des Algériens qu’il invite, par ailleurs, et c’est le dernier message contenu dans ce discours, à laisser de côté la propagande qui fait du Maroc un pays de pauvreté, de trafic de drogue et de contrebande. Tout cela n’est que purs mensonges et les Algériens le savent. Tout au long de ce discours, le Souverain a eu recours à un langage clair et direct, allant jusqu'à affirmer que «la sécurité et la stabilité de l’Algérie, ainsi que la quiétude de son peuple, sont organiquement liées à la sécurité et à la stabilité du Maroc», conclut le quotidien.
Pour résumer, c’est un message de paix que le Souverain a envoyé aux dirigeants du voisin de l’Est, écrit pour sa part le quotidien Assabah dans son édition du même jour. Dans son analyse de ce discours, le quotidien a mis en avant cette invitation aux voisins algériens au dialogue et à l’ouverture d’une nouvelle page dans les relations entre les deux pays. Car, poursuit le quotidien en reprenant un extrait du discours royal, «aucune logique ne saurait expliquer la situation présente, d’autant que les raisons ayant conduit à la fermeture des frontières sont totalement dépassées et n’ont plus raison d’être aujourd’hui».
Pour le quotidien Al Massae, qui a aussi largement commenté le discours dans son édition du même jour, il s'agit de normaliser la situation en rouvrant les frontières. Le quotidien observe, par ailleurs, que les circonstances ayant conduit à la fermeture des frontières relèvent désormais de l’Histoire. Elles ne sont plus d’actualité. Globalement, note le quotidien, le discours comporte trois messages principaux. Le premier est lié à la pandémie et à la manière dont le Maroc a pu faire face à ses effets néfastes. Le deuxième message aborde la phase de la mise en œuvre du nouveau modèle de développement avec tout ce que cela suppose comme renouvellement des élites, des idées et des approches. Le troisième message, qui porte une dimension régionale, est, bien sûr, lié à cette main tendue à l’Algérie.