Même dans sa retraite politique, la malédiction de «Ben Battouch» continue de poursuivre l'ex-ministre espagnole des Affaires étrangères. Arancha González Laya fait actuellement l'objet d'une enquête judiciaire, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du jeudi 23 septembre.
Cette enquête porte sur les conditions de l'accueil dans son pays, en avril dernier, du chef des séparatistes du Polisario pour y recevoir des soins contre la Covid-19. L’annonce de l’ouverture des investigations contre l’ancienne cheffe de la diplomatie espagnole a été annoncée, mardi, par la justice de son pays.
L’enquête judiciaire a été ouverte suite à une motion présentée, le 13 septembre, par le ministère public, précise le quotidien. Le juge d'instruction du tribunal de Saragosse, ville où le chef du Polisario a été interné dans un hôpital public, a par la suite décidé de convoquer l'ex-ministre des Affaires étrangères pour l'auditionner dans le cadre de l'enquête judiciaire sur ce qui est désormais connu comme «l’affaire Ghali ».
Cette enquête a été ouverte en raison de «la possible commission d'un délit de prévarication» et a pour but de vérifier les circonstances de l'entrée en Espagne de Brahim Ghali, a souligné le tribunal dans un communiqué dont le quotidien a repris des extraits. La justice cherche à savoir pourquoi Ghali, entré en Espagne sous une fausse identité, Mohamed Ben Battouche en l’occurrence, a été exempté de contrôle de son passeport lors de son arrivée à l’aéroport.
Citant le quotidien espagnol El Mundo, Al Ahdath Al Maghribia affirme que l’ancienne ministre doit répondre du délit de falsification de l’identité de Brahim Ghali. A ce jour, poursuit le quotidien, aucune date n'a encore été fixée pour l'audition de l'ancienne titulaire des Affaires étrangères, qui a quitté le gouvernement de Pedro Sanchez en juillet dans le cadre d’un mini-remaniement.
L’ouverture de cette enquête intervient en tant qu’étape logique après que l’ancien chef de cabinet de l’ex-ministre avait déclaré devant la justice qu’il avait tout organisé sur ordre de cette dernière. C’est sur ordre de Laya, alors ministre, qu’il avait mis en place la logistique nécessaire pour recevoir, en toute discrétion, le chef des séparatistes sur le territoire espagnol. Ce dernier était arrivé le 18 avril dans le plus grand secret à bord d'un avion médicalisé de la présidence algérienne, sous une fausse identité. Il avait ensuite été admis dans un état critique à l'hôpital de Logroño, dans le nord du pays.
Une fois révélée, sa présence en Espagne avait déclenché une crise diplomatique majeure entre le Maroc et l’Espagne. Le Royaume avait alors exprimé son exaspération et réclamé l’ouverture d’une enquête transparente sur l'entrée frauduleuse du chef des séparatistes en Espagne muni de documents falsifiés et sous une identité usurpée.