Le ministre de l'Habitat français, François Lamy, a effectué une brève visite, vendredi à Rabat, mais ses activités aux côtés de son homologue Nabil Benabdellah n'ont eu droit à une couverture médiatique que de 15 secondes sur la chaine de télévision Al Aoula. Une source gouvernementale estime, samedi, que la crispation est toujours de vigueur. La visite de Lamy était programmée avant que n'éclate, début février, la crise entre le Maroc et la France. Paris l'a maintenu malgré cette tension. Les médias officiels ont boudé, vendredi, la visite de Lamy. Cette visite a été interprétée par une certaine presse de l'Hexagome comme une reprise qui se profile dans les relations bilatérales, se référant à un dépêche de la MAP et en se basant sur le fait que Rabat n'a pas demandé son report contrairement à ce qu'elle avait formulé pour le déplacement de Nicolas Hulot, l'envoyé spécial du président François Hollande, pour la protection de la planète.
Contactée par LE360, une source gouvernementale a précisé que les relations entre Rabat et Paris étaient "toujours crispées". "Jusqu'à ce samedi, la crise demeure dans la mesure où le Maroc n'a pas encore reçu d'explications officielles sur les raisons qui ont poussé le parquet parisien à envoyer six policiers à la résidence de l'ambassadeur du Maroc pour transmettre une notification à comparaitre au patron de la DGST". Les milieux politiques à Rabat ont qualifié de "provocation humiliante cette attitude" du parquet, se demandant pourquoi l'Exécutif français n'a pas réagi à temps pour éviter cette provocation. Rabat avait demandé des explications notamment par le biais du ministère marocain de la Justice qui avait chargé son magistrat de liaison de recueillir ces explications. Faute d'avoir obtenu une réponse, le département de Mustapha Ramid avait alors suspendu toute coopération judiciaire bilatérale jusqu'à nouvel ordre.