La diplomatie française s’agite dans tous les sens pour essayer de circonscrire la crise avec le Maroc après que le parlement marocain a menacé de riposter contre le vote hostile du parlement européen.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du week-end (28 et 29 janvier), que le ministère des Affaires étrangères français a démenti, jeudi dernier, l’existence de toute crise avec le royaume en affirmant que le partenariat entre le deux pays est «exceptionnel».
La porte-parole de ce département, Anne-Claire Legendre, a ainsi déclaré lors d’une conférence de presse que «la France et le Maroc entretiennent un partenariat d’exception que nous comptons développer», en rappelant la visite de la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, en décembre 2022 qu’elle a qualifiée de «positive». Et Legendre de préciser que la visite d’Emmanuel Macron au Maroc prévue en principe dans les premiers mois de cette année sera «un tournant important».
Pour sa part, l’AFP a indiqué que la classe politique et la presse au Maroc ont adressé de vives critiques contre la France. En cause: la résolution du parlement européen dans laquelle il exprime ses inquiétudes sur la détérioration de la liberté de presse dans le royaume. Les deux chambres du parlement marocain ont exprimé leur profonde consternation face aux accusations fallacieuses de corruption des eurodéputés, accusant l’ancienne puissance coloniale de mener, à Bruxelles, une campagne hostile au Maroc. La porte-parole a répondu: «Le parlement européen exerce ses prérogatives en toute indépendance».
Le quotidien Al Akhbar, qui traite le même sujet, souligne que les responsables français ont multiplié les sorties médiatiques pour se défendre. Pourtant, tout le monde sait que la France a joué un rôle prépondérant dans cette campagne avec l’instigation et la bénédiction des locataires du palais de l’Élysée. Contrairement aux responsables français, le ministère des Affaires étrangères marocain a gardé le silence. La France a démenti son implication dans cette campagne anti-marocaine.
Autant dire que le Maroc a bien fait d’annuler les réunions de haut niveau prévues avec des responsables français de la défense et de la justice. Un message à peine voilé à l’encontre de Paris. Car on ne peut faire confiance à un pays qui tire les ficelles et use de son influence pour porter atteinte à nos institutions.