Ce n’est un secret pour personne, le Maroc achète depuis longtemps des armes israéliennes. Mais peu de gens savent que le Royaume s’est équipé, depuis déjà plusieurs années, en drones du type «Heron» fournis par l’industrie de la défense israélienne. D’après le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui cite dans son édition du lundi 19 septembre une étude publiée sur la question par le journal israélien Haaretz, en 2014, le Maroc a acheté trois drones «Heron» fabriqués par Israel Aerospace Industries pour une enveloppe de 50 millions de dollars.
Le Heron, qui est apparu sur le marché en 2000, peut rester en l’air pendant 45 heures et atteindre une altitude de 35.000 pieds, précise le quotidien. Plus encore, le même journal, également cité par Al Ahdath Al Maghribia, a évoqué une autre transaction, en 2021, portant cette fois sur le drone «Harop», acquis par le Royaume toujours auprès de l’industrie de l’armement israélienne. Jusque-là les achats d’armes du Maroc auprès d’Israël se sont toujours faits dans la discrétion la plus absolue.
Depuis la visite, en juillet dernier, du chef de l’état-major israélien, Aviv Kochavi, dans notre pays, ce n’est plus le cas. Du moins c’est ce qu'affirme le quotidien qui souligne que les contours des contrats en cours de réalisation entre les deux pays ne sont plus tout à fait secrets. Lors de cette visite, le Maroc et Israël ont annoncé, rappelle le quotidien, le renforcement de leurs relations de coopération dans les domaines militaire et technique.
D’après le quotidien, il a été également question de nouveaux contrats d’armement. Et l’un des premiers contrats qui sont justement en négociation porte sur le drone Heron TP d'Israel Aerospace Industries (IAI). Il s’agit, explique Al Ahdath Al Maghribia, d’un drone qui fait 14 mètres de long pour 26 mètres d'envergure qui peut atteindre 13.950 m d'altitude et voler pendant 36 heures. Dans les deux cas, précise le quotidien, ce sont des appareils qui permettent la collecte de renseignements complexes, la surveillance, la patrouille et l’identification de cibles et la conduite de missions sur des terrains différents.
Plus récemment, en février dernier, des informations publiées dans la presse israélienne affirment que l’entreprise publique IAI aurait fourni au Maroc le système antiaérien Barak MX. Selon le quotidien, c’est un système intégré permettant de contrer un large éventail de menaces aériennes allant des hélicoptères et des avions aux drones et aux missiles de croisière.
A l’origine, poursuit Al Ahdath Al Maghribia, Barak MX a été développé pour être déployé sur des navires. Il a récemment été utilisé pour abattre des drones du Hezbollah qui menaçaient la plate-forme de gaz naturel de Karish en mer Méditerranée. Par la suite, le système a été adapté pour une utilisation terrestre. Il est construit autour de l’intégration des différents types de missiles qui lui permettent de faire face à des menaces pouvant aller jusqu’à 150 kilomètres.
De son côté, la publication Africa Intelligence, éditée en France, a affirmé récemment que, dans le cadre du rapprochement accéléré entre Rabat et l'industrie de défense israélienne, le Maroc aurait déjà mis en place une unité dédiée à la fabrication de drones kamikazes. Ce sont, explique la même source reprise par le quotidien, des appareils relativement simples à construire mais avec des résultats très concluants.
Le quotidien, citant cette fois la chaîne d’information i24, ajoute que le contrat de vente du Barak MX au Maroc, dont la valeur est estimée à plusieurs centaines de millions de dollars, comprend la vente de systèmes radar fabriqués par la filiale IAI Elta Systems et d’un système anti-drone fabriqué par Skylock. En outre, un projet de modernisation des avions de combat F-5 de l’armée de l’air marocaine est en cours.
Si par le passé, conclut le quotidien, en reprenant toujours i24, Israël avait émis le plus souvent des réticences à vendre des armes sophistiquées au Maroc, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Grâce à ces contrats d’armements, le Maroc dispose actuellement d’un système de défense des plus développés.