La visite du roi Mohammed VI jeudi au Mali, pays qui tente de sortir de la profonde crise politique, sécuritaire et économique qui l'a plombé durant les trois dernières années, est une illustration de la solidarité agissante du Maroc envers ce pays frère. "L'action active et efficace de la politique africaine du Maroc est toujours passée impérativement par le Mali dont les liens avec le royaume sont indéfectibles", a souligné mercredi une source gouvernementale marocaine, à la veille de la visite du souverain dans ce pays pour assister à l'investiture du nouveau président malien.
Cette source a rappelé à Le360 les récents propos du souverain marocain selon lequel le royaume "a toujours inscrit les intérêts vitaux de notre Grand continent et la coopération avec les pays africains au premier rang de son action extérieure privilégiant la coopération sud-sud solidaire et mutuellement bénéfique". Le souverain a réitéré cette position dans son discours de la fête du trône et dans le message récemment adressé aux ambassadeurs. La visite du roi du Maroc pour l'investiture du président malien Ibrahim Boubacar Keita intervient quelques jours après la décision du souverain d'envoyer une aide humanitaire au peuple malien et l'installation d'un hôpital à Bamako. Cette aide n'est que le prolongement d'une série d'actions humanitaires du Maroc envers ce pays. Il lui a toujours témoigné son "engagement ferme pour sa stabilité, son intégrité territoriale, sa paix et son développement".
A noter que la présence du roi du Maroc à l'investiture d'un chef d'Etat est un fait rare, le souverain se faisant représenter dans la plupart des cas par une personnalité de haut niveau.Le rôle politique positif qu'a joué le Maroc en faveur du Mali au moment du plus fort de sa crise a été salué par la communauté internationale. Ce pays avait sombré en 2012 dans l'insécurité et la déstabilisation sous le coup des groupes terroristes armés en particulier ceux des salafistes d'Al Qaïda pour le Maghreb qui faisaient la loi contre la légalité et la légitimité.
Le Maroc, alors président du Conseil de sécurité de l'ONU, avait dirigé l'adoption de la résolution qui a instauré l'envoi d'une force militaire onusienne, les casques bleus, pour prendre la relève des forces armées françaises qui avaient chassé les terroristes de ce territoire. Le royaume s'était alors engagé par la suite à Addis-Abeba à contribuer à hauteur de 5 millions de dollars au financement de la force africaine pour le Mali lors de la conférence des donateurs. "La diplomatie marocaine n'avait jamais foulé les bâtiments de l'Union africaine à Addis-Abeba depuis qu'elle a claqué la porte de cet organisme en 1983; mais ce our-là, lors de cette conférence de donateurs, elle était venue pour exprimer sa solidarité avec le Mali et son peuple", se rappelle fièrement un diplomate malien en poste à Rabat.
Le Maroc avait quitté cet organisme africain à l'époque pour dénoncer l'admission en son sein du polisario, un mouvement armé par l'Algérie pour déstabiliser le royaume. Le défunt roi Hassan II avait qualifié cette admission de la "plus grave escroquerie du siècle".Pour ce diplomate malien à Rabat, le Maroc représente une "force de modération dans une zone menacée par des groupes extrémistes". Sur le plan économique, le royaume, une autre force de cette nature en Afrique, s'engagera sans aucun doute à consolider davantage son partenariat en la matière avec ce pays où des entreprises comme Maroc telecom et Attijariwafa bank sont déjà opérationnelles sur place.