Pour son entrée en fonction, le nouveau président élu du Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador, a envoyé un signal pour le moins inamical en direction du Maroc, par ce geste qu'a été l’accueil digne d’un «président», qui a été réservé hier, jeudi, par le Sénat mexicain au chef du Polisario. Brahim Ghali est ainsi invité à assister à la cérémonie d’investiture du «premier président de gauche de l’histoire moderne du Mexique»!
Celui qu’on surnomme «A.M.L.O» est d’obédience castro-chaviste, un courant baptisé des noms des anciens dirigeants des républiques de Cuba et du Venezuela, respectivement Fidel Castro et Hugo Chavez, qui se sont eux-mêmes inspirés de la fameuse «révolution bolivarienne» (du nom de Simon Bolivar, figure de l'Amérique latine du XVIIIe siècle), soit un mélange de marxisme, communisme et anti-libéralisme.
Jouant sur la pauvreté de son électorat, ainsi que l’implication de ses adversaires politiques de droite dans des affaires de corruption, «A.M.L.O» a en effet réussi à conquérir le coeur de la majeure partie des Mexicains et a remporté leur confiaance - et donc leur suffrage.
L’accueil qui vient d'être réservé en grande pompe au chef du front Polisario, actuellement poursuivi par la justice espagnole pour crimes contre l’humanité, sans compter sa sordide réputation de serial-violeur, risque de mettre en danger les relations d’amitié et de confiance tissées depuis des années entre le Maroc et le Mexique.
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Il faut dire que les pays d’Amérique centrale et latine sont depuis bien longtemps abandonnés par la diplomatie marocaine au Polisario et à son soutien algérien.
L'an dernier, le roi Mohammed VI a pris les devants et rétabli les relations diplomatique avec Cuba, qui fut, longtemps, le plus fervent soutien du Polisario sur le continent américain.
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Mais un intense travail diplomatique reste à accomplir, notamment en direction du Mexique, puissance continentale qui reconnaît toujours la Rasd.
En dépit des discours triomphalistes de Nasser Bourita, le ministre marocain des affaires étrangères, l’accueil fait hier à Mexico au patron du Polisario révèle bien des défaillances et met au grand jour les lacunes de notre diplomatie.
Cet accueil révèle aussi les limites du travail de nos parlementaires, noyés dans des disputes bien souvent stériles, et peu à même d'expliquer que le Maroc n’est, de fait, absolument pas une puissance coloniale comme aiment à le présenter Alger et son larbin le Polisario.
Au Sahara, le Maroc se trouve à l'évidence sur ses terres, auxquelles le royaume est fortement attaché par un ancrage de plusieurs siècles d’histoire et de culture communes. Mais cela, il faut l'expliquer, patiemment, encore et encore...