Le projet de loi n°33.21 modifiant et complétant la loi 131.13 relative à l’exercice de la médecine, projet qui a été validé par le Parlement, demeure sous les feux des projecteurs des professionnels, des médias, des syndicats et des critiques. Presque toutes les critiques sont concentrées et orientées sur le volet relatif à la levée d’obstacles imposés par la loi 131.13 concernant la pratique de la médecine par des étrangers.
Ces derniers n’auront aucune restriction pour exercer au Maroc en vertu de la nouvelle loi. Ce que les praticiens marocains n’ont pas vu d’un bon œil, considérant cette ouverture comme un danger pour la santé. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte l’information dans son édition du mardi 13 juillet, indique que la colère des praticiens marocains s’est manifestée dans une lettre que leur instance professionnelle a adressée au chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani.
L’instance nationale des médecins demande au gouvernement de revoir cette nouvelle loi qui balise, selon la lettre, la voie à une concurrence déloyale dans le secteur. «Cette loi ouvre grand la porte aux médecins étrangers sans réelles garanties de leurs compétences scientifiques. Ce qui constitue un danger pour la santé des citoyennes et des citoyens», souligne la lettre adressée au chef du gouvernement.
D’autres instances représentant les médecins dans les secteurs public et privé comptent également saisir le chef du gouvernement dans l’espoir de revoir la version de la loi approuvée dans le circuit législatif. Toutes ces instances pointent du doigt la levée des obstacles imposés par la loi 131.13, sur la pratique des médecins étrangers au Maroc. Il s’agit notamment de l’équivalence du diplôme et de l’inscription à l’Ordre national des médecins, en plus du contrôle de l’instance nationale des médecins.
D'ailleurs, les médecins du secteur public n’ont pas caché leur étonnement à propos de cette version de la nouvelle loi, fait savoir le quotidien. Ils ont salué le recours aux compétences étrangères pour combler le déficit dans certaines spécialités, tout en soulignant la question de la protection de la santé des citoyens, ajoute le quotidien. De son côté, le syndicat autonome des médecins du secteur public a imputé au gouvernement la responsabilité de l’échec du système de santé, lui reprochant notamment de ne pas impliquer les professionnels dans l’élaboration des lois.