Trois partis d’opposition (MP, PPS et PJD) préparent une motion de censure visant à mettre toute la lumière sur l’importation et la commercialisation d’un médicament, sur fond de polémique qui a mis en cause deux membres du gouvernement.
Cette controverse est née lorsque le député et chef du groupement du PJD Abdellah Bouanou a accusé deux ministres (santé et éducation) d’avoir trompé dans un conflit d’intérêt sur la commercialisation d’un médicament contre le cancer qui aurait été importé à un prix bas et vendu sur le marché de détail à un prix exorbitant.
Lors de la séance des questions orales, Abddellah Bouanou, rejoint par Driss Sentissi, chef du groupe du Mouvement populaire, ont mis en cause la majorité — par l’intermédiaire du ministre délégué chargé des affaires parlementaires, Mustapha Baitas — pour avoir activé une disposition (article 131) du règlement intérieur du Parlement. Cette mesure convoque la commission des secteurs sociaux dès mercredi prochain, en présence des ministres de la Santé et de l’Éducation nationale, ce dernier étant par ailleurs le patron d’une grande usine de fabrication de médicaments à Casablanca.
Le MP, le PPS et le PJD ont dénoncé la manœuvre de la majorité en recourant à la facilité de la commission des secteurs sociaux – qui n’a aucun pouvoir coercitif – et en annonçant qu’ils entameraient les démarches pour la création d’une commission d’enquête qui nécessite un quota des 2/3 de signatures de députés sur les 395 que compte le Parlement.
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La réunion de mercredi de la commission des secteurs sociaux sera décisive pour savoir quelle voie les députés ont finalement choisi pour dénouer cette affaire de médicaments importés.
Au-delà du prix du médicament et des soupçons de conflit d’intérêts, l’affaire révèle un enjeu plus vaste: celui de la capacité du Parlement à contrôler l’exécutif. Entre motion de censure, commission d’enquête et accusations de manœuvres internes, c’est la crédibilité même de l’institution qui se joue dans les prochains jours.









