La DGST a adressé une mise en garde au ministre de la Santé, Anas Doukkali, sur le trafic de médicaments frauduleux en provenance de l’étranger. Des médicaments qui ne sont pas soumis au contrôle du laboratoire national relevant de la direction du médicament et de la pharmacie et présentent un danger pour la santé des Marocains. Au cours de la séance des questions orales qui s’est tenue lundi dernier à la Chambre des représentants, plusieurs intervenants ont interrogé le ministre de la Santé sur ce trafic dangereux. Le groupe de l’UC a tiré la sonnette d’alarme sur la propagation de grandes quantités de médicaments frauduleux qui menacent la sécurité médicamenteuse et la santé des citoyens. Le député du RNI, Ahmed Soussi El Mrabet, a souligné que le trafic de ces médicaments s’effectuait par de nombreux accès, notamment à partir des régions du Sud et de l’Est du royaume, ainsi que des postes-frontières de Sebta et Melilla occupés.
Le parlementaire a ajouté que beaucoup de ces médicaments étaient produits localement ou provenaient de pays d’Asie pour être introduits illégalement ou sous couverture de sociétés européennes. Selon le même intervenant, plusieurs rapports ont démontré que ces médicaments avaient eu des conséquences néfastes sur la santé des citoyens, allant jusqu’à causer la mort de certaines personnes. Sur le plan économique, poursuit le député RNIste, ce trafic affecte l’équilibre macroéconomique du pays et impacte les transactions commerciales et financières des sociétés de production et de distribution des médicaments.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 10 juillet, que le ministre de la Santé a indiqué que le commerce des médicaments et des produits pharmaceutiques en dehors des pharmacies était un phénomène mondial combattu par tous les pays de la planète, y compris le Maroc. Anas Doukkali a essayé, toutefois, d’échapper à sa responsabilité en déclarant que «si ce phénomène ne touche pas le secteur pharmaceutique étant donné qu’il est soumis à une législation et une réglementation très strictes, il faut préciser que ce qui se passe en dehors de cette corporation comme trafic de médicaments contrefaits n'entre pas dans le domaine de compétence du ministère de la Santé».
Et le ministre de jeter le pavé dans la mare des ministères de l’Agriculture et de l’Intérieur en pointant du doigt les services de lutte contre la fraude (agriculture) et les services économiques des préfectures relevant du ministère de l’Intérieur. Le ministre de la Santé a souligné que son département avait proposé la création de commissions mixtes (ministères de l’Agriculture, de l’Intérieur, de la Santé et la Douane) pour effectuer des patrouilles de contrôle systématiques. Des ateliers, poursuit Anas Doukkali, ont d’ailleurs été organisés pour former les pharmaciens inspecteurs, les services de la gendarmerie, la police et la douane, afin de coordonner leurs actions pour lutter contre ce phénomène. Le ministre a confirmé devant les députés qu’il avait effectivement reçu des mises en garde de la DGST sur la propagation des médicaments contrefaits.