Meknès: un parlementaire PJD menace de fermer les bars de la ville

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Revue de presseKiosque360. Un député islamiste, qui s’est crêpé le chignon avec le propriétaire d’un établissement hôtelier, a menacé de retirer les licences de vente d’alcool et de fermer tous les bars de la ville.

Le 28/01/2016 à 01h25

«Le temps des ittihadis qui vous distribuaient les licences de vente d’alcool est révolu. Le PJD va fermer tous ces lieux de débauche». C'est en ces termes que le parlementaire PJDiste Abdessamad Idrissi s'est adressé publiquement au propriétaire d’une unité hôtelière de Meknès, suite à un banal incident.

Selon l'édition d'Al Akhbar du 28 janvier, tout a commencé quand un élu local du PJD a stationné sa voiture, vendredi dernier, dans la zone réservée aux clients dudit hôtel. Les agents de sécurité de l‘établissement l’ont ainsi prié de quitter les lieux, mais les choses ont mal tourné. «J’ai toutes les prérogatives pour vous retirer l’exploitation de cet espace public», a en effet menacé le député, rapporte le journal. Et la situation a dégénéré lorsque le parlementaire islamiste Abdessamad Idrissi s’est joint à la partie. Ce dernier, dont le bureau d’avocat se trouve en face de l'hôtel en question, sur le boulevard Allal Ben Abdellah, s’en est pris aux employés de l’établissement et à leur patron en utilisant des mots indécents et a, malgré l’intervention des passants, enlevé, avec l'aide de fonctionnaires de la commune, les panneaux de signalisation indiquant que la zone était réservée aux clients de l’hôtel.

Le parlementaire islamiste a cependant une autre version des faits et a déclaré au journal que son intervention, vendredi dernier, était destinée à «libérer le domaine public illégalement exploité par le propriétaire de l’hôtel. Certes, il a une licence d’exploitations du lieu comme parking pour ses clients, mais il n’a pas payé à la commune la redevance convenue depuis 2001».

Toujours est-il que l’affaire est entre les mains de la justice. Le propriétaire de l’hôtel a déposé une plainte contre Abdessamad Idrissi pour agression verbale et abus de pouvoir. Le procureur du Roi près le tribunal de première instance a ouvert une enquête.

Par Ahmed Adoua
Le 28/01/2016 à 01h25