La fermeture du point de passage de Melilla est devenue une affaire d’Etat en Espagne après les grosses pertes subies par cette ville occupée après l'interdiction des opérations commerciales par le Maroc. Une situation qui a poussé les autorités espagnoles à intensifier les contacts avec la direction de la douane marocaine afin «d’analyser tous les aspects nécessaires» à la réouverture de ce poste frontière.
Selon des sources espagnoles, des rencontres intenses ont eu lieu mercredi 29 août, dont celle du ministre des Finances et du ministre des Affaires étrangères avec le délégué du «gouvernement à Melilla», Sabrina Moh. Une rencontre qui avait pour objectif «d’examiner les répercussions de la fermeture de la frontière commerciale et de trouver les réponses adéquates pour débloquer cette situation».
Le quotidien Al Massae rapporte, dans édition du 31 août, que les représentants du gouvernement et ceux de Melilla ont décidé d’intensifier les contacts entamés depuis un mois entre les directions des douanes marocaine et espagnole. Cette dernière a d’ailleurs demandé à son homologue marocaine la tenue d’une autre réunion et s’est dite prête à se déplacer la semaine prochaine à Rabat.
Le président du «gouvernement local de Melilla», Juan José Imbroda, a déclaré à la presse que si la frontière commerciale continue à être fermée, la ville va subir des pertes en millions d’euros. Et d’ajouter que «cette situation est terriblement néfaste pour nous et constitue un coup dur pour l’économie locale».
De son côté, le président des entrepreneurs de Melilla, Enrique Alcoba, a révélé que «le trafic des marchandises a été réduit de 50% par rapport à l’année dernière». C’est ce qui pousse les professionnels et les commerçants de la ville à réclamer l’intervention du gouvernement espagnol pour défendre leurs intérêts. Pressé par les siens, Enrique Alcoba a demandé aux autorités espagnoles de trouver un terrain d’entente avec le Maroc, non seulement dans le domaine commercial mais aussi dans ceux de l’agriculture, du terrorisme et de l’immigration.
Rappelons que le Maroc a décidé de fermer la frontière commerciale avec Melilla et de n’autoriser le dédouanement des marchandises qu’a travers le port de Beni Ansar qui jouxte la ville occupée. Une décision qui vise à lutter contre l’économie informelle et l’évasion fiscale à même de booster l’économie et créer des emplois dans le nord du pays.