«La France pousse les Sahraouis vers l’inévitable, une guerre dévastatrice en Afrique du Nord», dégoupille ce support de propagande séparatiste d’expression espagnole, ECSaharaui, basé à Madrid. «La jeunesse sahraouie s’impatiente de reprendre les armes», détone le soi-disant «ambassadeur» de la «rasd» en Argentine, cité par le site résumenlatinoaméricano. «Oh, nous attendons une solution de paix depuis quarante ans, nous n'allons pas mourir dans le désert, peut-être allons-nous perdre, mais nous allons essayer», lance, depuis la Nouvelle-Zélande, cette activiste dénommée Tecber Ahmed Saleh (responsable au soi-disant «ministère sahraoui de la Santé»)… Plus encore, le FP tente de vendre l'idée de la "guerre" même même à travers des documentaires financés à coups de pétro et de gazo-dinars algériens.
Remarquez que ces menaces du "retour à la guerre» sont instantanées et sont proférées depuis différentes capitales mondiales, où le front polisario compte des représentations. Ni le timing ni le lieu choisi pour leur martèlement ne laissent indifférent.
Elles s’inscrivent dans une campagne de propagande savamment orchestrée, certes pas nouvelle tellement en emporte le vent!, mais dont les proportions sont bel et bien grandiloquentes.
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Face à ce roulement de tambours, de clarinettes et de trompettes, surgit la question inévitable: les menaces de la reprise des armes sont-t-elles à prendre au sérieux?
«Peut-elle allons-nous perdre, mais nous allons essayer», s’est risquée à dire plus haut la jeune activiste sahraouie, laissant perler cette incertitude très significative quant à l’issue de cette «guerre» annoncée du haut d’une vieille-nouvelle surenchère phonétique, et donc vide de tout contenu sérieux. Tout le monde sait qu’une nouvelle aventure hostile du front séparatiste signifiera sa radiation définitive de la carte.
Mais passons, car là n'est pas le propos.
Pourquoi le polisario ressort-il aujourd’hui le disque du retour à la guerre?
Cette menace, si ridicule soit-elle, n’est toutefois pas gratuite. Décryptons: le front polisario est, d’abord, à la veille de son 15è Congrès (prévu le 15 décembre 2019). En panne d’alternative au statu quo mortifère qui ronge les camps de l’intérieur, aiguillonné par le spectre d’une implosion certaine, en raison de la chape de plomb qui s’abat sur la population, et le système de prédation élevé au rang de "système de gouvernance" au sein des camps de Lahmada, le front séparatiste n’a pratiquement pas d’autre ressource en dehors du lexique de la menace et du chantage à "la guerre".
L’objectif escompté de cette campagne est de tenter de renforcer cette supposée «unité» autour du chef du polisario, Brahim Ghali, qui n’a aucun bilan digne de ce nom à faire valoir auprès d’une population affamée, humiliée et réprimée au quotidien, à la faveur d’une oligarchie liberticide et corrompu jusqu’au bout des ongles.
Autre objectif espéré de cette campagne, une tentative désespérée d’influer sur la décision que le Conseil de sécurité s’apprête à prendre le 30 octobre courant, à l’issue de sa réunion semestrielle pour renouveler le mandat de la Minurso.
Le départ du Conseiller du président Trump, John Bolton, ami de longue date du front polisario, suivi du rejet de l’option de "l’indépendance", clairment signifié par Washington dernièrement dans les colonnes du «Wall street Journal», explique en grande partie la panique qui tenaille aujourd’hui la bande de Rabouni, pour ne pas parler de mentor algérien, qui vacille aujourd’hui au rythme des manifestations antirégime.