Migration: Rabat interpelle Bruxelles

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Revue de presseKiosque 360. L’Union européenne peine à verser au Maroc l’aide réservée à la lutte contre l’immigration clandestine du nord de l’Afrique vers la rive européenne et faire face à la pression migratoire. Bruxelles déplore l’insuffisance des ressources de l’UE.

Le 01/08/2018 à 20h06

La gestion des flux migratoires est en passe de provoquer des désaccords entre Rabat et Bruxelles. Alors que le Maroc déploie ses propres moyens pour lutter contre l’immigration clandestine de l’Afrique vers les rives européennes, Bruxelles peine à verser à Rabat l’aide nécessaire pour faire face à cette pression migratoire.

Selon le quotidien Akhbar Al Youm, qui rapporte cette information dans son édition de ce jeudi 2 août, la commission européenne a justifié le retard de versement au Maroc de l’aide en question par l’insuffisance des ressources du Fonds fiduciaire de l’Union européenne pour l’Afrique du Nord. Citant des sources médiatiques espagnoles, le quotidien a précisé que la commission européenne aurait promis à Rabat le versement, dans les plus brefs délais, de cette subvention qui n’est que de l’ordre de trente millions d’euros.

La colère de Rabat, poursuit le quotidien, a provoqué une alerte à Bruxelles et à Madrid en raison de la forte pression de l’immigration clandestine à partir des rives marocaines, faisant savoir que le Maroc avait protesté auprès de l’Espagne contre le traitement réservé à ce dossier par les responsables européens. Bien plus, ajoute le quotidien, l’Union européenne, qui tarde à verser à Rabat l’aide dédiée au fichier migratoire, finance des programmes dans le même domaine en collaboration avec la Turquie avec une enveloppe de 3000 millions d’euros.

À ce propos, Rabat s’interroge sur le fait que l’UE verse plusieurs millions d’euros pour financer des programmes de lutte contre l’immigration clandestine du côté de la Turquie, alors qu’elle peine à verser une somme de seulement 30 millions d’euros de ce côté stratégique. Cette crise autour du financement des programmes pour faire face à la pression migratoire intervient au moment au où 602 immigrés subsahariens ont réussi à s’introduire au préside occupé de Sebta. Et durant cette saison estivale, le flux migratoire ne fait que croitre mettant à rude épreuve les forces de sécurité marocaines qui ne pourraient plus jouer le rôle de gendarme en vue de protéger l’UE.

Par Mohamed Younsi
Le 01/08/2018 à 20h06