Le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a découvert que son département ne disposait plus d’appareil de contrôle depuis cinq ans. Il s’agit d’un système global et intégré adopté par la direction pour s’assurer de la crédibilité des données relatives à la réalisation des objectifs généraux tels la rationalisation des dépenses, le respect des lois et la préservation du patrimoine. Selon un rapport parvenu au ministre, les fonctionnaires de ce département n’ont pas fait le suivi du contrôle interne et se sont contentés de tenir des réunions de coordination et de survoler les indicateurs financiers des directions centrales. Du coup, même les rapports périodiques ne sont pas élaborés dans le temps qui leur sont impartis ou n’ont tout bonnement pas été réalisés.
Le même document révèle ainsi que le ministère a, durant ces cinq dernières années, fonctionné sans système informatique global. Une carence qui n’a pas permis de faire le suivi de chaque malade ou de chaque demandeur de soins dans le secteur public. Chose qui a entravé le flux des recettes dans les centres hospitaliers et accentué les dépenses au niveau central. Cette absence de système informatique a engendré des pertes évaluées à des millions de dirhams et créé de nouvelles dépenses pour la gestion des hôpitaux. Le rapport indique, par ailleurs, que les centres hospitaliers n’ont pas profité de manière optimale du programme de modernisation des unités hospitalières.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 16 décembre, que le ministère de la Santé a financé ce programme en recourant à la Banque européenne d’investissement, dans le cadre d’un partenariat avec la direction des hôpitaux et des soins ambulatoires. Mais ce projet colossal, rapporte le même document, n’a pas réalisé les objectifs programmés et n’a même pas été lancé dans certains hôpitaux, à cause de l’absence d’adhésion des fonctionnaires et de la faiblesse des compétences dans le domaine des applications informatiques.
Le rapport révèle, par ailleurs, que l’inspection générale du ministre de la Santé ne dispose pas d’un référentiel relatif aux missions de contrôle, d’audit, d’inspection et des différents services de vérification relevant de ce département. Le rapport souligne que l’inspection générale s’est contentée, lors des dernières années, de publier un nombre très réduit de rapports et de résultats d’opérations de contrôle interne. Ce qui a nui à certains centres de décision et responsables de ce département, qui n’ont pu bénéficier de l’accumulation de ces expériences dans le domaine de la gestion.