La séance plénière consacrée aux questions relatives à la politique générale du gouvernement, tenue mardi par la Chambre des conseillers, a été marquée par de graves accusations proférées à l’encontre de Rachid Belmokhtar, ministre de l’Education nationale et de la formation des cadres, et de son ministre délégué, Khalid Berjaoui.
Et la bombe, qui a provoqué des polémiques et pourrait même engendrer des poursuites judiciaires, a été larguée par un parti de l’opposition. En effet, c’est le président du parti de l’Istiqlal (PI) à ladite Chambre, Abdeslam Lebbar, qui a ouvertement accusé le département de Belmokhtar de malversations, de gestion opaque, de dilapidation de deniers publics et de détournements de fonds.
Les malversations seraient de l'ordre de 19.2 millions de dirhams, a tenu à préciser le Conseiller du parti de la Balance qui a fait savoir qu’il détenait des preuves tangibles susceptibles de mettre sur la sellette de hauts responsables du ministère, des directeurs, des délégués provinciaux et d’autres cadres.D’ailleurs, a-t-il encore affirmé, c’est cette clique qui avait suspendu les réformes que l’ancien ministre de ce département, Mohamed El Ouafa, avaient initiées.
Selon le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition de ce jeudi 21 juillet, le Conseiller istiqlalien est allé jusqu’à affirmer que des responsables du ministère de Belmokhtar avaient rassemblé les équipements de travail de quatorze académies régionales pour les classer dans la case de nouvelles acquisitions effectuées par le ministère. «C’est du vol», a ainsi martelé Lebbar, déclarant que, d'ailleurs, «son audace l’avait exposé à des menaces de mort».
L’affaire est donc on ne peut plus grave.Le Conseiller de l’Istiqlal a poussé le bouchon encore plus loin, qualifiant de «mafia les décideurs du ministère de l’Education nationale et de la formation professionnelle». «Cette mafia est spécialisée dans la dilapidation de deniers publics, le vol et les détournements», a-t-il proféré, avant de remettre un dossier au chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, en vue de le transférer au ministre de la Justice et des libertés pour ouvrir une enquête dans ce sens.