Le ministre des Habous et des affaires religieuses vient de suspendre plus de deux cents préposés religieux pour avoir utilisé des mosquées à des fins autres que celles auxquelles elles sont destinées, rapporte Assabah dans son numéro du jeudi 23 février. Le quotidien souligne ainsi que plusieurs imams, muezzins et autres préposés religieux ont été sanctionnés pour avoir utilisé, tout au long de l'année dernière, ses espaces à des fins de propagande au profit de l’un des grands partis de la scène politique, à savoir le PJD.
Assabah précise que plusieurs de ces préposés ont des liens avec le parti de la Lampe et d’autres branches politiques qui lui sont proches, comme le mouvement d’Al Adl Wal Ihsane.
Ces sanctions interviennent après que le ministre de tutelle a diffusé une circulaire dans laquelle il avait prévenu les préposés religieux de ne pas se mêler de politique, ni d’ailleurs de travail syndical. Deux cents des 150.000 préposés travaillant dans les 55.000 mosquées dans le royaume n’ont cependant pas tenu compte de cette circulaire et ont poursuivi leurs pratiques politiques. C’est en tout cas ce qu’a révélé, selon Assabah, une enquête approfondie menée par les services du ministère.
Le journal rappelle que le milieu des religieux connaît la multiplication de préposés proches de mouvements comme celui du MUR. La même source ajoute que le parti du PJD y trouve également des soutiens pour agrandir sa base électorale à l’occasion sa chaque échéance législative. Or, en diffusant sa circulaire il y a plusieurs mois, le ministre des Habous souhaitait justement séparer la fonction religieuse de ces préposés des enjeux politiques, électoraux et syndicaux.C’est pourquoi la tutelle a mis aujourd’hui à exécution les sanctions qu’elle avait promises à tous ceux qui ne se conformaient pas à ses instructions.