Minurso: réunion, ce vendredi, du Conseil de sécurité autour des mesures de rétorsion prises par le Maroc

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Le Conseil de sécurité se réunira, ce vendredi à partir de 14 heures, pour discuter des mesures prises par le Maroc en représailles contre les dérapages du SG de l'ONU, notamment l'annulation de la contribution financière marocaine et une réduction de la composante civile de la Minurso.

Le 17/03/2016 à 17h22

Première réunion du Conseil de sécurité, demain vendredi à 14 heures, sur fond d'escalade entre le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et les autorités marocaines, suite aux propos tendancieux du SG de l'ONU à l'égard de l'intégrité territoriale du Maroc.

Les mesures prises par le royaume en représailles contre les dérapages de Ban Ki-moon le 5 mars à Tindouf, suivis des accusations dont il a fait part, lundi 14 mars à New-York, au chef de la diplomatie marocaine, Salaheddine Mezouar, se plaignant d'un présumé "manque de respect" de la part du Maroc, en raison de la marche nationale du 13 mars à Rabat, seront à l'ordre du jour de la réunion du Conseil de sécurité.

Aux dernières nouvelles, Le360 apprend que le chef de la diplomatie marocaine, Salaheddine Mezouar, a eu mercredi dernier des entretiens avec le Secrétaire d'Etat adjoint américain, Anthony Blinken. Lors de ces entretiens, la crise ouverte entre le SG de l'ONU et les autorités marocaines a été "longuement" débattue entre les deux responsables. Pour l'heure, la teneur de ces entretiens a été tenue secrète, mais force est de constater qu'une coordination à haut niveau se déroule entre Washington et Rabat au sujet de cette crise avec le SG de l'ONU.

Pour rappel, le Maroc a décidé "l'annulation de la contribution financière volontaire à la mission de la minurso" et une "réduction significative de la composition civile de cette mission". Pour précision, pas moins de 84 civils opérant sous la bannière de la Minurso dans les provinces du sud marocain devront quitter le Maroc.

S'agissant de la contribution financière octroyée volontairement à la Minurso, de l'ordre de 20 millions de dirhams, elle a été annulée. Une source proche de la partie marocaine chargée de la coordination avec la Minurso a révélé à Le360 que les frais d'hébergement du personnel de la Minurso dans des hôtels ainsi que leur nourriture ont été pris en charge par l'ONU, en remplacement de la contribution apportée par le royaume.

Quelle décision pourrait prendre le Conseil de sécurité?A toutes fins utiles, il faut bien noter que la quesion de la Minurso n'est qu'un point à l'ordre du jour de la réunion ordinaire prévue demain par le Conseil de sécurité à la demande du secrétaire général de l'ONU. Selon une source de Le360, cette réunion aura un aspect purement "informatif" puisqu'elle visera à informer les 15 membres du CS, dont les 5 permanents (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Chine et Russie), de la décision du royaume d'annuler les 20 millions de dirhams octroyés à titre de contribution au fonctionnement de la mission de l'ONU au Sahara et la décision de réduire de manière significative la composante civile de la Minusro chargée, en vertu de l'accord de paix signé en 1991 entre les parties au conflit, de l'examen des modalités d'organisation d'un référendum qui s'est révélé être "impraticable", de l'aveu même des Nations unies.

D'après la même source de Le360, la réunion de ce vendredi pourrait être, au-delà de son aspect informatif, l'occasion de lancer des négociations avec le royaume pour l'amener à revenir sur sa décision d'annuler sa contribution financière de 2 millions de dollars et de réduire la composante civile de la Minurso.

Cette réunion sera également saisie par la partie marocaine (ambassadeur représentant permanent du royaume du Maroc auprès de l'ONU, Omar Hilale) d'expliquer les mobiles de la riposte marocaine qui, faut-il le rappeler, a été prise suite aux dérapages du SG de l'ONU le 5 mars à Tindouf, quand il a utilisé le terme "occupation" pour qualifier le recouvrement par le Maroc de son intégrité territoriale.

Une ineptie juridique et une grave erreur politique, sans précédent dans les annales des prédécesseurs de Ban Ki-moon, et qui nécessite une clarification de la part de ce haut fonctionnaire de l'ONU pourtant tenu par une obligation de neutralité et d'impartialité.

Par Ziad Alami
Le 17/03/2016 à 17h22