Des calculs politiques auraient été derrière l’échec du chef de gouvernement dans sa mission de proposer une stratégie de réforme de la formation professionnelle.
Saâd Eddine El Othmani n’aurait, en effet, pas jugé utile de consulter le département de l’Agriculture lors de la préparation de son projet de réforme. Et de fait, des filières agricoles de formation n’ont pas été retenues dans la mouture présentée au roi par le chef de gouvernement. C’est ce que nous apprend le quotidien Assabah dans son édition de ce jeudi 20 décembre, faisant référence à un échange au Parlement sur le sujet.
C’est le groupe parlementaire du RNI à la deuxième Chambre qui a soulevé la question, précise le quotidien. Ce groupe s’est ainsi dit interloqué d’apprendre que le département de l’Agriculture n’a pas été appelé à contribuer à l’élaboration de ce projet de réforme, sachant que le secteur emploie beaucoup de jeunes, notamment dans le monde rural.
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D’après Mohammed Abbou, chef du groupe parlementaire du RNI, le secteur de l’Agriculture dispose pourtant d’un système de formation professionnelle développé ayant des antennes un peu partout au Maroc et qui contribue, d’une manière appréciable, à la formation des jeunes.
Cela d’autant, ajoute le même responsable cité par Assabah, que le secteur s’apprête à connaître un changement important avec la mise à disposition des investisseurs agricoles d’un million d’hectares de terres exploitables. Ce qui ne sera pas sans générer une demande conséquente en main d’œuvre qualifiée et donc sauver du chômage, de la pauvreté et de la précarité des milliers de jeunes dans le monde rural.
Ce parlementaire, ajoute le journal, n’a d’ailleurs pas manqué de relever le saut qualitatif réalisé par le secteur agricole depuis le déploiement, en 2008, du Plan Maroc Vert (PMV).
Le PMV, affirme le même responsable, a permis au Maroc de faire apprécier son PIB de 7,3% en dix ans et de porter le budget d’investissement agricole à 13,3 milliards de DH, tout en permettant également au pays d’atteindre son autosuffisance dans plusieurs produits. Mohamed Abbou a, en outre, avancé plusieurs indicateurs faisant ressortir que, contrairement à ce que l’on prétend, le PMV a bénéficié en premier lieu aux petits et moyens agriculteurs.
Pour appuyer ses propos, le conseiller parlementaire a affirmé que les capacités de valorisation et de transformation des produits agricoles ont presque doublé en dix ans. Une performance obtenue grâce à la mise en place de 241 nouvelles unités de valorisation des produits agricoles et l'équipement de 327 autres au profit des petits agriculteurs en plus du renforcement des capacités de 161 unités dans le cadre de l'agriculture moderne.