Mouhcine Fikri et "les guetteurs des mirages de la révolution"

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Il y a une dizaine de jours, Mohcine Fikri décédait dans d’atroces conditions. Une enquête est en cours et tout semble rentrer dans l’ordre, sauf pour certains milieux qui ne veulent pas lâcher prise et veulent la «révolution» à tout prix.

Le 07/11/2016 à 21h03

Juste après le décès de Mouhcine Fikri, son père, un homme plein de bon sens et digne dans la douleur, a déclaré qu’il ne voulait pas que la mort de son fils soit exploitée par d’autres parties. Son frère a également mis en garde contre l’instrumentalisation du décèsChoqués par la brutalité de ce tragique décès, des dizaines de manifestations ont été organisées dans le pays. Des manifestations exemplaires de par leur organisation et le sens du civisme dont ont fait preuve les Marocains et, plus particulièrement, les jeunes du Rif.

Une première enquête a démontré que personne n’avait prononcé la sentence «T7en mo!» au moment fatidique. Une phrase inventée à des fins inavouables. La même enquête, qui a conduit à des poursuites judiciaires à l'encontre onze personnes, a démontré que les forces de l’ordre n’étaient en rien concernées par le décès tragique de Mouhcine Fikri.

Une autre enquête a été ouverte au sujet de la pêche illicite dans la région et les lobbies qui pérennisent les captures illégales. Car, comme cela a été révélé, l’espadon confisqué à Mouhcine Fikri provenait d’une filière de pêche illégale.

Tout cela pour dire qu’aucun détail n’a été laissé au hasard. Au-delà du caractère malheureux et macabre du décès de Mouhcine Fikri, les institutions ont fait, et continuent à faire, leur travail. La famille Fikri continue à faire son deuil. Leur petite localité d’Imzouren et toute la région du Rif ont retrouvé une vie normale.

Mais certains milieux continuent de souffler sur des braises éteintes. Et quand on souffle sur des braises éteintes, on récolte de la cendre sur son visage. Ces "guetteurs des mirages de la révolution" voulaient et veulent absolument «doter» le Maroc d’un Bouazizi. Comme il n’existe pas, ils veulent le créer!

Ils tiennent à leur "révolution" dans l’un des rares pays arabes à avoir passé le cap du fameux "Printemps arabe" sans dégâts.

Le Maroc, certains refusent d’admettre cette vérité, est un pays d’institutions. Avec un gouvernement qui gère les affaires courantes, le pays navigue à son rythme normal. La plus haute autorité du royaume sillonne l’Afrique pour défendre la première cause du Maroc et des Marocains.

Et pendant, ce temps-là, Marrakech abrite l’un des grands rendez-vous annuels mondiaux, la COP22 où se décidera en grande partie l’avenir de l’humanité. Les institutions du Maroc en font un pays fort et stable, au fonctionnement bien huilé et ne reposant pas sur l’arbitraire de quelques personnes. Fort de ses institutions, ce pays diligente des enquêtes pour faire la lumière sur les manquements au respect des droits de l’Homme ou sur une mort aussi regrettable que tragique que celle du défunt Mouhcine Fikri.

Aujourd’hui, la meilleure des choses à faire pour feu Mouhcine Fikri est de le laisser reposer en paix. Continuer à faire un fonds de commerce de son nom est due à la tragédie qui touche toute sa famille, la grande comme la petite, reviendrait à le tuer une seconde fois. 

Un proverbe marocain résume bien la situation et mériterait d'être rappelé à la mémoire de ceux qui cherchent désespérément à provoquer un embrasement général. «La famille du défunt a accepté sa mort et ceux qui présentent les condoléances l’empêchent de faire le deuil». Jusqu’à quand?

Par Abdeladim Lyoussi
Le 07/11/2016 à 21h03