C’est là un nouveau scandale politique, impliquant un élu local de Moulay Yacoub, localité connue pour sa station thermale, située près de Fès.
Jawad Al-Dawahi, le président du Conseil provincial, devra répondre devant la justice de diverses accusations, dont ceux de «dilapidation de deniers publics» et de «détournement de fonds».
Selon Al Akhbar de ce mercredi 11 octobre 2023, le juge d’instruction de la première Chambre en charge des crimes financiers a fixé au 24 octobre une première audience pour entendre cet élu, dans le cadre de l’enquête d’ores et déjà ouverte sur cette affaire.
Al Akhbar indique que le parquet avait déjà donné ses instructions aux services régionaux de la Gendarmerie, afin de diligenter une enquête approfondie sur des soupçons de dysfonctionnements dans la gestion des fonds publics du Conseil provincial que préside Jawad Al-Dawahi, élu aux couleurs du RNI.
Les premières conclusions de cette enquête confirment l’existence d’anomalies majeures, dont l’absence de documents et d’autres justificatifs des dépenses effectuées par le Conseil provincial.
Le quotidien explique aussi que les enquêteurs de la gendarmerie ont aussi entendu plusieurs entrepreneurs qui ont remporté des marchés publics initiés par le Conseil provincial, ainsi que d’autres responsables de cette administration territoriale.
L’enquête menée n’a pourtant pas permis de retrouver les documents recherchés, qui concernent, entre autres, des justificatifs de prestations auxquelles aurait eu recours des membres de cette administration territoriale, ou encore des achats de carburant.
Le quotidien cite aussi, dans les soupçons portés par les enquêteurs, des marchés louches, liés à l’acquisition d’uniformes pour des fonctionnaires, ainsi que des frais de restauration aux montants exorbitants, au cours de la période du Covid-19.
Toutes ces opérations auraient porté sur des sommes relativement exagérées, ce qui a enjoint l’un des membres du Conseil provincial à porter plainte. En tout, il s’agit là de sommes dilapidées ou détournées évaluées à plusieurs millions de dirhams.
Selon le procès–verbal de la plainte émise, dont Al Akhbar détient une copie, la responsabilité de Jawad Al-Dawahi, en tant président du Conseil provincial de Moulay Yacoub, est directement engagée, avec une dépense tout particulièrement dénoncée: une somme d’un million de dirhams dévolue à des frais de restauration, sur trois années, sans justificatif aucun.
Autre opération suspecte citée dans cette affaire: une prestation de réparation, effectuée sur le bâtiment abritant le Conseil. Alors que le montant de cette prestation, de 80.000 dirhams, ne pourrait pas, a priori, attirer les soupçons des enquêteurs, d’autres offres concurrentes présentées pour justifier le choix du prestataire retenu semblent floues.
Celles-ci auraient, selon Al Akhbar, été rédigées de la même manière et de la même écriture que celle du prestataire retenu, ce qui laisse penser que ces offres concurrentes n’ont été incluses au dossier d’appel d’offres que pour justifier la décision du Conseil provincial de Moulay Yacoub.
Ce ne sont donc là que quelques exemples de malversations patentes, à propos desquelles Jawad Al-Dawahi devra se justifier devant le juge d’instruction. S’il ne réussit pas à le convaincre, ses actes, en tant que président du Conseil provincial de Moulay Yacoub, risquent de faire l’objet d’un procès qui peut lui coûter cher.