Après les luttes intestines au sein de la Chabiba Harakia et les réunions houleuses du bureau politique (BP), le Mouvement populaire (MP) risque d’aller vers un congrès extraordinaire en rangs dispersés. Même si la guerre n’est pas ouvertement déclarée entre plusieurs pontes du parti, il est toutefois évident que les uns et les autres aiguisent leurs armes en catimini et que le secrétaire général du parti, Mohand Laenser, qui trône depuis plus de quatre décennies à la tête du MP, est dans le collimateur de certains de ses pairs, lit-on dans Al Ahdath Al Maghribia, dans sa livraison du lundi 30 décembre.
Selon des sources bien informées, trois membres du BP qui ont eu, par le passé, des affrontements directs avec Laenser, cherchent des arguments juridiques pour le déloger de son fauteuil. En parallèle, des élus font pression pour tirer le tapis sous les pieds de Laenser et de ses partisans au sein du bureau politique. Selon certaines sources, au moins 15 parlementaires et la moitié du Conseil national du parti cherchent à démettre le plus ancien secrétaire général de ses fonctions.
Cette guéguerre est devenue plus visible lors d’une réunion houleuse du bureau politique tenue le mois dernier et consacrée aux «luttes internes» et aux conséquences du scandale dit de «la guerre des chaises» qui a secoué le parti. Le rapport présenté par l’ex-ministre Mohamed Laâraj sur les divergences qui minent la Chabiba harakia a, en effet, exacerbé la division des membres de la direction. Le document a soulevé une problématique juridique quand il a pointé du doigt le dirigeant Maroun dans l’affaire de la «manipulation des bulletins du congrès de la jeunesse du parti». Une accusation appuyée par Mohamed Moubdii, le président du groupe haraki à la Chambre des représentants, qui a dénoncé «les opérations de militarisation comme prélude pour s’emparer des appareils du parti».
Face aux revendications de changement au sein du parti, le secrétaire général Mohand Laenser a pris son bâton de pèlerin pour inaugurer une vaste campagne de recrutement de grands électeurs, en prévision des prochaines échéances. C’est ainsi qu’il s’est réuni dernièrement, dans un hôtel à Agadir, avec plusieurs élus mécontents ou en disgrâce dans différents partis politiques. L’objectif étant de les débaucher pour renouveler les structures provinciales et locales du parti dans cette région qui connaît un vide organisationnel depuis les dernières élections.