Mutuelle. MGPAP ou le dernier baroud de Mohamed Yatim

Mohamed Yatim

Mohamed Yatim . DR

Revue de presseKiosque360. Après dix ans à la tête de la MGPAP, son président, Abdelmoula Abdelmoumni, a été destitué. Le conseil d’administration de cette mutuelle des fonctionnaires a également été dissout.

Le 09/10/2019 à 19h43

L’ancien ministre du Travail et de l’insertion professionnelle, Mohamed Yatim, a fini par avoir la tête du président de la MGPAP, Abdelmoula Abdelmoumni, juste avant son départ du gouvernement. La décision a été prise après un bras de fer de longue durée entre les deux parties et une série d’accusations lourdes portées contre le président de la Mutuelle générale du personnel de l’administration publique, rapporte le quotidien Al Massae dans sa livraison du jeudi 10 octobre.

Le conseil d’administration vient, en effet, d’être dissout, suite aux graves irrégularités constatées dans le fonctionnement de cet organisme, annonce le ministère du Travail et de l’insertion professionnelle. La décision a été annoncée, poursuit le quotidien, par le ministère du Travail dans un communiqué adressé à l’ensemble des adhérents, des membres du conseil d’administration, des délégués des employés et de l’ensemble des prestataires de la MGPAP au Maroc. Elle a été prise en vertu d’un arrêté conjoint du ministre du Travail et du ministre de l’Économie et des finances, publié le 4 octobre, ainsi que du Dahir n° 1-57-187 du 12 novembre 1963 portant statut de la mutualité.

Les pouvoirs dévolus au conseil d'administration ont donc été confiés à quatre administrateurs provisoires, affirme, de son côté, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui a également évoqué le sujet dans son édition du même jour. C’est désormais à ces quatre administrateurs provisoires, chacun en ce qui le concerne, d’organiser de nouvelles élections dans un délai de trois mois et de veiller au fonctionnement normal de la Mutuelle jusqu'à l’installation de nouvelles structures, poursuit le quotidien. Cela, tout en assurant la pérennité des prestations aux adhérents et leurs ayants-droit.

De ce fait, souligne Al Ahdath Al Maghribia, les membres du conseil d’administration n’ont pas le droit d'exercer au nom de la Mutuelle depuis lundi 07 octobre. La MGPAP n’assume donc aucune responsabilité en cas de collaboration directe ou indirecte avec ces derniers, précise le quotidien. La décision intervient, écrit pour sa part le quotidien Al Akhbar dans son édition du même jour, suite à un rapport accablant rédigé par l’ACAPS sur la gestion de la mutuelle. Des audits menés aussi bien par cette autorité de régulation que par le ministère du Travail ont fait ressortir plusieurs irrégularités et de graves infractions dans la gestion de cet organisme.

Entre autres irrégularités, le quotidien évoque des recours abusif à la justice, le mépris des décisions judiciaires, l'aggravation des montants jugés, l'accumulation des astreintes et l'accroissement des frais d'avocat et de conseil juridique. Il fait état, également, de dépassements constatés dans la gestion de la caisse complémentaire aux décès créée par la mutuelle et dans l’aménagement des infrastructures de la mutuelle sans obtention préalable des autorisations des autorités compétentes. Parmi les infractions, Al Akhbar cite aussi le versement d’indemnités illégales aux membres de l’assemblée générale de manière détournée et frauduleuse, ainsi que la passation d’un marché non conforme à une société d’assurances, ce qui impactera les finances de la mutuelle à hauteur de 120 millions de dirhams.

Par Amyne Asmlal
Le 09/10/2019 à 19h43