Le secrétaire général du PPS, Nabil Benabdallah, a vivement critiqué le gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani qu’il a qualifié d’«Exécutif de minuit», en faisant allusion aux communiqués improvisés relatifs à la gestion du Covid-19. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 9 février, que Benabdallah a, lors de son intervention, dimanche dernier, devant le Comité central de son parti, accusé le gouvernement d’avoir renoncé à ses attributions constitutionnelles. Le patron du PPS a, du coup, imputé la responsabilité à El Othmani qui, dit-il, «continue de valider la faiblesse habituelle du gouvernement dans la gestion et la mise en œuvre des dossiers essentiels, avec une présence politique et communicative on ne peut plus fade. Un comportement qui n’inspire pas confiance aux citoyens, d’autant que le gouvernement traite la population avec mépris». Pour preuve, poursuit-il, le gouvernement prend délibérément des décisions impromptues à la dernière minute sans explication, ni préparation des citoyens. Et Benabdallah de marteler que les mesures positives prises par le Comité de veille économique ont montré l’incapacité du gouvernement à assumer ses prérogatives constitutionnelles et ses responsabilités politiques. Autant dire, poursuit-il, que cette défaillance constitue un facteur qui approfondira le vide politique, aggravera la crise de confiance dans l’action institutionnelle et creusera le fossé entre le citoyen et la chose publique.
Le quotidien Assabah rapporte que le patron du PPS a, dans son rapport politique devant le Comité central, critiqué la loi de Finances rectificative en affirmant qu’elle avait été élaborée dans une logique comptable et non pas socio-économique. Tout comme la loi des Finances qui, ajoute-t-il, a déçu pour n’avoir pas répondu aux attentes de la population et des milieux économiques. Ce budget, poursuit-il, a manqué d’inventivité et d’audace politique à cause de l’incapacité du gouvernement à faire face avec diligence à la gravité de la situation actuelle.
Benabdallah estime que ces échecs montrent à quel point son parti a bien fait de quitter le gouvernement qui, pour lui, a presque abandonné ses prérogatives constitutionnelles, remis aux calendes grecques les grandes réformes et souffre de grandes divergences parmi les composantes de sa majorité.