D’après le secrétaire général du PPS, Nabil Benabdellah, et le premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, la coordination instituée entre les deux partis ne vise pas le renversement du gouvernement, ni la présentation d’une motion de censure. Ces deux mesures, précisent-ils, sont de surcroît institutionnellement irréalisables, rapporte Assabah du week-end (16 et 17 décembre).
Les deux dirigeants soulignent que «leur objectif est de provoquer une secousse politique pour défendre les acquis démocratiques qui sont menacés par la mainmise du gouvernement». Ils accusent le gouvernement de «s’emmurer dans un carcan dévalorisant» qui entrave l’action institutionnelle au parlement et dans les collectivités territoriales par des décisions unilatérales sans concertation avec l’ensemble des partis politiques.
Ce qui, selon les deux chefs de parti, «a porté un coup dur à la pratique démocratique». Ils rappellent que «Sa Majesté le roi avait appelé à accorder les droits constitutionnels avec les groupes de l’opposition au lieu de dévaloriser leur travail et de prendre des risques avec des décisions aux conséquences imprévues».
Les mêmes intervenants soulignent que le gouvernement d’Akhannouch est politiquement faible, inefficace, et qu’il a du mal à écouter et à communiquer avec les citoyens, gérant la chose publique dans une vision purement technique. Des défaillances, déduisent-ils, qui ont sapé le rôle des médiations politiques et syndicales dans l’encadrement de la société.
Répondant, vendredi dernier à Rabat, à des questions d’Assabah, Lachgar et Benabdellah ont déclaré que l’initiative de coordination entre les deux partis vise à combler le vide institutionnel créé par le gouvernement actuel qui gère le pays dans une logique «purement technique». Quant à leur position vis-à-vis du PJD, les deux leaders ont affirmé qu’ils «n’ont pas mis leur veto au PJD pendant l’opération de coordination qui a eu lieu lors du vote du projet de loi de finances 2024. Mais ils ont posé des conditions pour que Abdelilah Benkirane cesse de proférer des accusations infondées et des injures à l’encontre de la direction de l’USFP».
Cette coordination entre le PPS et l’USFP, ajoutent-ils, vise à défendre les intérêts supérieurs de la patrie et à combler le vide institutionnel qui menace les institutions du pays. Les deux dirigeants ont mis l’accent sur la nécessité de coordonner leurs actions avec le Mouvement populaire (MP), le Parti socialiste unifié (PSU) et la Fédération de gauche au parlement ainsi qu’avec toutes les organisations civiles et syndicales.