A Beni Ansar, dans les environs de Nador, des islamistes radicaux ont appelé la population à s'opposer à la décision du gouvernement relative à l’obligation du port du masque. «Les masques sont interdits par l’islam», prétendent-ils. Selon des témoins, quatre obscurantistes ont arpenté les allées du marché dit «Souika» pour appeler les citoyens à la désobéissance, tout en répétant ce verset coranique: «Dis: Rien ne nous atteindra, en dehors de ce qu'Allah a prescrit pour nous».
Les personnes qui faisaient leurs courses dans ce marché populaire ont été sidérées par le comportement de ces individus qui tentaient d’inciter la population à faire fi du danger que représente un virus mortel qui a fait des dizaines de milliers de victimes de par le monde. Les témoins de cette scène ont appelé les autorités locales à mettre fin à ces dangereuses violations de la loi. Selon les mêmes sources, les extrémistes, vêtus d’habits traditionnels afghans, se seraient mis en colère contre un marchand ambulant qui vendait des masques artisanaux. L’homme a été tellement malmené qu’il a préféré quitter les lieux.
Il faut rappeler que le décret-loi n° 2.20.292 est très explicite, puisqu’il «prévoit une peine d’un à trois mois de prison assortie d’une amende de 300 à 1.300 dirhams, ou l’une de ces deux peines, à l’encontre de toute personne incitant autrui à braver les décisions des autorités au moyen de discours, de cris ou de menaces…». Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 12 mai, que les mêmes témoins ont signalé que des islamistes radicaux faisaient, régulièrement, de bruyantes descentes dans les rues de cette ville qui jouxte le préside occupé de Melilla.
En effet, des mouvements islamistes radicaux s’activent dans cette ville, notamment Al Adl Wal Ihsane, le Mouvement unicité et réforme (MUR), Al Hijra Wa Takfir (Exil et anathème) et la Da'wa Wa Tabligh (Annonce et message). Ce dernier mouvement appelle à «s’isoler des ignares, spatialement et émotionnellement».
