Najat Vallaud-Belkacem, la ministre française de l’Education nationale, continue de subir les attaques sexistes et racistes qui se sont abattues sur elle dès sa nomination, et même avant, au gouvernement. La France a apparemment encore bien du chemin à faire pour faire valoir ses propres principes républicains, notamment en travaillant sur le concept de citoyenneté, certains restant, comme disait Coluche, « plus égaux que d’autres », puisqu’on en est encore à distinguer les «Français de souche» et les autres. Aussi, les origines de la nouvelles ministre de l’Education nationale, toute française qu’elle est –mais apparemment pas assez; l’idéologie prônant la pureté de la «race» a encore de beaux jours et de grands drames devant elle- met l’extrême-droite dans tous ses états. Et, tout comme Christiane Taubira, Gardes des Sceaux, ou Myriam El Khomri, Secrétaire d’Etat à la Ville, Najat Vallaud-Belkacem n’échappe pas aux agressions verbales à caractère raciste.Et non seulement elle a des origines étrangères, mais de plus elle est femme: et il semblerait, là aussi, que le combat pour l’égalité homme/femme n’ait en tout cas pas réussi à avoir raison des préjugés sexistes, qui ont la dent dure et lui ont valu de pitoyables et insultantes remarques.
Najat Vallaud-Belkacem s’est de même attiré les foudres de Christine Boutin, présidente d’honneur du Parti chrétien démocrate, qui s’en est pris à la ministre de l’Education avant même sa nomination. La raison? La nouvelle ministre veut promouvoir l’égalité homme/femme et compte intégrer pour ce faire, dans les curricula scolaires, un programme dans ce sens, intitulé «ABCD de l’égalité». Ce qui, étrangement, n’est pas fait pour enchanter Mme Boutin qui, de plus, reproche à Najat Vallaud-Belkacem de défendre le mariage pour tous. Najat Vallaud-Belkacem qui tout d’un coup est, sous le coup de ces pseudo arguments, présentée comme un danger public qui risque de pervertir les enfants en introduisant dans les écoles une «théorie du genre» que Christine Boutin voit comme insidieuse.«Liberté, égalité, fraternité»… On nous en dira tant!
