Nasser Bourita: Staffan de Mistura devait nous préciser qui a remis sur la table l’idée mort-née d’une partition du Sahara

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger. (Y.Mennan/Le360)

Le 21/10/2024 à 13h23

VidéoLe Maroc, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a rejeté de manière catégorique l’hypothèse «mort-née» de partition du Sahara marocain, soulevée par Staffan de Mistura, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara. Tout est de savoir qui a de nouveau soufflé l’idée.

Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a de nouveau souligné que le Maroc s’oppose vigoureusement à «toute partition» du Sahara, une atteinte pure et simple à l’unité territoriale du Royaume. C’était ce lundi 21 octobre lors d’une conférence de presse tenue en marge de sa rencontre avec le chef de la diplomatie de l’Estonie, Margus Tsahkna.

«Cette idée nous a été soumise en avril dernier et, de nouveau, nous l’avons écartée», a précisé le chef de la diplomatie marocaine, rappelant que la genèse de cette «option» date de 2002, quand la même idée avait été soufflée par l’ancien envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, James Baker, sur proposition de l’Algérie.

«De la même manière que nous avons rejeté la proposition initiale, celle de James Baker en 2002, nous n’avons pas accordé d’intérêt à ce qui nous semble être du réchauffé. Le Maroc, comme l’a rappelé le roi Mohammed VI, ne négocie pas son Sahara, ni son intégrité territoriale. Le Royaume négocie autour d’un conflit régional avec un pays voisin qui lui dispute sa souveraineté sur sa terre. Autrement, le Sahara marocain n’a jamais et ne sera jamais l’objet d’un quelconque compromis ou ne serait-ce que d’une discussion».

«Ce que Staffan De Mistura devait nous préciser, c’est la source qui lui a encore soufflé cette idée», a noté Nasser Bourita. «Il aurait fallu nous préciser quelles parties se cachent derrière cette proposition et pourquoi elle a de nouveau été mise sur la table en avril dernier, suivant quelle logique et avec quelles arrière-pensées», a remarqué le ministre. Une chose est sûre pour lui, l’hypothèse est mort-née et elle est définitivement hors de propos.

Encore plus certain: «La proposition d’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine est un point d’arrivée et non de départ de toute négociation».

Détails du plan d’autonomie: «C’est prématuré», réagit Bourita

Autre point important soulevé lors de cette conférence de presse, la réaction du chef de la diplomatie marocaine quant à la «recommandation» émise par Staffan de Mistura dans son brief devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Celle-ci veut qu’il soit temps que le Maroc détaille sa proposition d’autonomie. «Nous sommes évidemment disposés à aller dans le détail de cette proposition, dans le respect des lignes rouges que nous nous sommes fixées et sans toucher aux bases qui en constituent le fondement, le jour où toutes les parties impliquées dans le conflit accepteront l’autonomie comme seule base d’une solution au différend. En l’absence de cette volonté, comme c’est le cas actuellement, une telle éventualité est prématurée. Pour l’heure, elle n’est pas à l’ordre du jour», a tranché Nasser Bourita.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mennan
Le 21/10/2024 à 13h23