"Nidae Al Hassan": Et l’ambassadeur algérien quitte la salle

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L’ambassadeur d’Alger au Maroc s’est retiré d’une cérémonie organisée à Rabat aussitôt après le lancement du serment de la Marche verte, «Nidae Al Hassan». Une attitude diplomatiquement incorrecte mais défendue par Alger.

Le 05/12/2014 à 10h42

L’ambassadeur d’Alger au Maroc, Ahmed Benyamina, n’aime pas entendre le serment de la Marche verte. Invité par l’Association de défense de la lutte palestinienne, il a grillé la politesse à ses hôtes marocains dès que l’artiste Mohamed Al Ghaoui a commencé à fredonner «Nidae Al Hassan», lancé le 6 novembre 1975 lors de la Marche verte pour la récupération des provinces sahariennes. Dans un geste incompréhensible, il s’est retiré sans rendre la politesse à ses hôtes, à la surprise, voire la stupéfaction d’une assistance médusée. Réagissant à cette attitude, le président de l’Association marocaine de défense de la lutte palestinienne, Ahmed Benjelloun Andaloussi, a précisé à nos confrères de Hespress : «Le diplomate algérien a été accueilli dans les meilleures conditions mais il a préféré se retirer et cela n’engage que sa personne». «Sa personne» ? A l’évidence, ce n’est pas le cas. Ahmed Benyamina n’a pas agi de son propre chef. A preuve, Alger n’a pas tardé à lui exprimer son «soutien» en qualifiant son geste de «rationnel» !

Alger entre en ligne !

Une source autorisée au ministère algérien des Affaires étrangères a estimé, dans une déclaration à la presse, que «l’attitude de l’ambassadeur, Ahmed Benyamina, reflète la position de l’Algérie sur la question du Sahara» ! Une déclaration qui appelle au moins trois remarques. Un, ce n’est pas au sein de l’ambassade d’Alger que ce serment cher au cœur des Marocains a été interprété, mais dans la capitale d’un royaume souverain sur l’ensemble de son territoire, de Tanger à Lagouira. Deux, l’attitude de l’ambassadeur algérien n’a pas ménagé le sentiment des Marocains, ceux-là mêmes dont les parents et grands-parents ont consenti des sacrifices énormes pour que l’Algérie recouvre son indépendance. Trois, l’attitude de l’ambassadeur algérien, de l’Algérie de Bouteflika pour être précis, est tout sauf «rationnelle». Irascible, elle en dit long sur une diplomatie algérienne qui a fait de la provocation anti-marocaine son cheval de bataille. En somme, une attitude indigne de la diplomatie et de la fraternité entre deux peuples liés par la communauté d’histoire et d’avenir. 

Par Ziad Alami
Le 05/12/2014 à 10h42