Le secrétaire général du parti de l’Istiqlal (PI), Nizar Baraka, a accusé le gouvernement d’avoir altéré la confiance des citoyens, confiance que les interventions du roi Mohammed VI avaient tissée au début de la pandémie de coronavirus. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte ainsi, dans son édition du mardi 18 août, que Baraka a vivement critiqué la méthode avec laquelle l’Exécutif avait géré la crise épidémique.
Lors d’un séminaire à distance organisé, dimanche dernier, à l’occasion de la célébration du soulèvement du 16 août à Oujda, le patron du PI n’a pas mâché ses mots: «Malgré la gravité de la situation, la gestion par le gouvernement de la pandémie de Covid-19 a été marquée par l'improvisation, l’hésitation, le manque de coordination, la multiplication des intervenants et des décideurs, une perte de temps et un gaspillage des potentialités, avec un minimum d’efficacité. D’autant que la politique gouvernementale n’a pas suivi les instructions royales contenues dans le dernier discours du Trône». Cette perte de confiance, ajoute Baraka, a semé le doute dans les esprits des citoyens, toutes classes confondues, ainsi que chez les opérateurs économiques, qui craignent pour leur avenir.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que le patron de l’Istiqlal a souligné que la méfiance de la population vis-à-vis du gouvernement impacterait, à coup sûr, la gestion d’une crise qui va crescendo. Car, précise-t-il, le gouvernement s’ingénie à éroder la mobilisation générale qui avait permis au Maroc de faire face à la pandémie au moment où elle s’est déclarée. Tout en accusant l’Exécutif d’avoir provoqué des fractures au sein de la société, Baraka a mis l’accent sur la nécessité de «concerter les efforts des secteurs public et privé, tout en définissant les priorités, afin de faire face à ce défi et de sortir de cette crise avec un minimum de dégâts».
Le secrétaire général de l’Istiqlal appelle ainsi le gouvernement à tirer les enseignements de la cohésion qui prévalait à l’époque de la résistance, particulièrement lors du soulèvement du 16 août 1953 à Oujda: «Nous avons grandement besoin, aujourd'hui, de cet esprit d’unité et d’anticipation pour lutter contre le coronavirus et ses répercussions sanitaires, sociales, voire psychologiques». Et Baraka d’ajouter que son parti poursuivra son action en tant que membre de l’opposition, en sensibilisant la population et en présentant des alternatives pour sortir de cette crise.