La prochaine réunion des chefs des partis de la majorité risque d’être houleuse. La rencontre, prévue avant la rentrée politique et dont le projet de loi de Finances 2019 constitue le principal point à l’ordre du jour, a d'ailleurs déjà été reportée sans raison valable à une date indéterminée, affirme le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce jeudi 6 septembre. Ce report a été décidé, précise le journal, juste après le limogeage de Charafat Afailal et la suppression du Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau, sur proposition du chef du gouvernement.
Cette question sera, bien sûr, parmi les points qui seront discutés lors de cette réunion, précise Al Ahdath Al Maghribia. Mais, ce qui risque vraiment de provoquer un clash entre les chefs des partis du PJD, du RNI, du MP, de l’UC, de l’USFP et du PPS, ce sont les dernières nominations aux hautes fonctions, souligne le journal. Certaines sources de la majorité citées par le journal parlent d’ailleurs, à ce propos, d’«échange de faveurs entre le PJD et le PPS».
Le journal évoque les dernières nominations au ministère de la Santé, qui ont bénéficié à certains responsables du PPS et à des personnes faisant partie de l’entourage du ministre. C’est le cas, souligne le journal, pour ce qui est de la Fondation des œuvres sociales du ministère, à la tête de laquelle à été maintenu le dirigeant PPS Said Fekkak, et de la Direction du médicament et de la pharmacie (DMP) à la tête de laquelle a été nommé, à nouveau, un ancien professeur du ministre, Jamal Taoufik en l’occurrence. Sans compter la Direction des ressources humaines du ministère, qui est revenue au secrétaire provincial du parti à Skhirat.
Al Ahdath Al Maghribia avance également l’exemple de l’ANAPEC, à la tête de laquelle Abdelmounime El Madani du PJD succède, sur une recommandation du ministre de son parti, Mohamed Yatim, à Anas Doukkali, devenu ministre de la Santé. Ce membre du conseil national du PJD était, jusque-là, à la tête de l’Entraide nationale où il souhaitait être maintenu, mais sa candidature a été rejetée au moins trois fois.
D’après le journal, les dirigeants des partis de la majorité ont exprimé à maintes reprises, dans le cadre des réunions des instances dirigeantes de leurs formations, leur exaspération face à ce qu’il considère comme un «détournement des procédures de nominations aux hautes fonctions» pour favoriser, dans la plupart des cas, des personnalités proches des ministres de tutelle.
Cette situation, ajoute le journal, soulève plusieurs interrogations quant à l’intégrité des commissions chargées d’instruire et de statuer sur les dossiers de candidatures à ces postes. Par ailleurs, souligne le quotidien, les dernières nominations au conseil du gouvernement de jeudi dernier, qui ont bénéficié en premier lieu au PPS, ont été interprétées comme une forme de réparation pour le parti, après la perte du secrétariat d’Etat chargé de l’Eau.