Au plus fort de la crise pandémique, une ordonnance approuvée par le ministre Khalid Ait Taleb vient couper l’herbe sous le pied des délégations provinciales, directeurs des hôpitaux régionaux et directeurs des services auprès des collectivités locales. Assabah parle dans son édition du 18 septembre d’un «séisme» qui, semble-t-il, vient menacer la structure hiérarchique du secteur de la santé.
L’onde de choc est provoquée par une décision portant sur 6 conventions signées par le ministre, qui, grosso modo, annonce le recrutement de près de 150 postes à pourvoir, que le ministre considère par ailleurs, «vacants». Cette décision, qui coïncide avec l’augmentation exponentielle du nombre de porteurs du Covid-19 au Maroc, conjuguée à une surcharge des hôpitaux publics, suscite une polémique dans le milieu médical, qui s’interroge sur le timing d’un tel choix. D’autres, sur les intentions du ministre, et s’il entend leur forcer un peu la main.
Des sources très proches du dossier expliquent au journal qu’une telle décision risque de se répercuter négativement sur la cadence de travail des cadres présupposés «menacés» par cette nouvelle vague de recrutement. «La plupart vont travailler à moitié de leur capacité en attendant la remise de postes prévue fin octobre prochain», rapportent Assabah.
Au moment où peu de rumeurs circulent concernant les cadres touchés par le replacement du personnel médical, certains d’entre eux jugent le moment inopportun pour effectuer un remaniement quelconque. Le ministre, qui entend réinjecter du sang neuf, procédera immanquablement à une mise à pied, annonce le quotidien arabophone, surtout du côté de quelques hauts responsables pour la gestion calamiteuse de leur département respectif en ces temps de crise.