Un record à inscrire désormais dans les annales du «plus court sommet» jamais égalé par aucun des Etats membres de la Ligue arabe, depuis sa création le 22 mars 1945. Celui que vient de réussir la Mauritanie, pays hôte de ce sommet-éclair prévu initialement du 25 au 27 juillet mais qui n’aura duré finalement que la journée du lundi, pour ne pas dire quelques heures seulement !
Et ce n’est surtout pas ce séjour nouakchottois de 2 heures (bien deux heures) de l’émir du Qatar qui dira le contraire. Le temps d’une escale entre deux destinations pour Tamim ben Hamad Al Thani, l’un des rares chefs d’Etat arabes à avoir daigné «honorer» de leur présence cette grand-messe que tout prédestinait à l’échec.
Jamais le niveau de représentation des Etats arabes n’avait été aussi bas comme cela a été le cas lors du Sommet de Nouakchott, 14 dirigeants de grands pays arabes tels le roi Salman Abdelaziz (Arabie Saoudite), Abdelfettah el-Sissi (Egypte), le roi Abdallah (Jordanie), sans compter le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, dont la présence était fort symbolique, n’ont pas été au rendez-vous.
Et ceux qui ont daigné faire le déplacement, huit au total, ont dû certainement le regretter, compte tenu de l’absence pathétique, dans le pays hôte, du minima des conditions d’accueil. Abstraction faite du tarmac de l’aéroport «Oum Tounsi», qui a dû être retapé grâce aux dons du Golfe, Nouakchott n’a ni hôtels dignes de ce nom, ni salles de conférences (une Khaïma a tenu lieu de salle pour ce sommet !) …
On vous fait grâce des problèmes de sécurité (le président égyptien ayant dû renoncer à la dernière minute à son voyage en Mauritanie) et, last not least, ces désagréments induits par le manque d’hygiène qui ont amené la délégation libanaise, entre autres, à se rendre au Maroc pour n’assister, in fine, qu’aux séances plénières dudit Sommet de Nouakchott.
Ah, on allait oublier les résolutions «historiques» qui ont sanctionné ce sommet et que le président Mouhamed Ould Abdelaziz a promis juré de concrétiser. De la même manière qu’il l’a fait pour son peuple déshérité, huit ans après son arrivée au pouvoir par le biais d’un putsch !