Un vif débat sur la scène politique à propos du rapport sur le nouveau modèle de développement (NMD) est attendu durant les prochains jours. C’est en tout cas ce que laissent présager les premières réactions exprimées par les principaux partis politiques au sujet du contenu de ce document présenté par la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD) au roi Mohammed VI, il y a quelques jours.
En effet, des divergences réelles ont été constatées entre ceux qui soutiennent «aveuglément» le contenu de ce rapport, ceux qui choisissent de temporiser et prendre le temps de l’étudier et ceux qui rappellent d’ores et déjà que le document n’est pas contraignant et que les partis politiques ne sont pas obligés de suivre ses recommandations.
C’est Al Ahdath Al Maghribia qui révèle, dans son édition du lundi 31 mai, les prémices de ce débat houleux au sujet du rapport sur le nouveau modèle de développement. La publication fait ainsi remarquer qu’à la veille de la présentation des principales conclusions du document aux parlementaires -la
présentation étant prévue ce mardi-, les partis politiques n'y réagissent pas d’une même voix. Parmi ceux qui affichent déjà leur adhésion, on retrouve l’Istiqlal. Son Secrétaire général, Nizar Baraka, s’est exprimé en affirmant que le modèle de développement proposé est visionnaire, et constitue une rupture avec le modèle actuel qui a montré ses limites. Il y voit une occasion de se lancer dans un nouveau projet social, instaurant une nouvelle génération de citoyenneté permettant un développement équitable et inclusif, et faisant du citoyen le point central de toutes les politiques publiques.
En plus de la consolidation de la vraie démocratie dans le pays, le chef des Istiqlaliens considère que l’importance de ce modèle réside dans le fait qu’il appelle au renforcement de la souveraineté nationale, tout en priorisant une sorte de «sécurité» sociale, sanitaire, alimentaire, économique, culturelle et environnementale pour tous les Marocains.
De son côté, rapporte toujours Al Ahdath Al Maghribia, le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, a appelé à l’ouverture d’un dialogue national au sujet de ce rapport. Son parti, lui, prévoit déjà de mobiliser ses leaders pour en débattre. Tout en rappelant le contexte dans lequel est tombé ce document, e cette période où les partis politiques sont concentrés sur les préparatifs des prochaines échéances électorales, Driss Lachgar considère normales les divergences de points de vue, tant la scène politique nationale est constituée de divers partis de droite, de gauche, de centre ou de référentiel religieux.
Nabil Benabdellah, Secrétaire général du PPS, a tenu pour sa part à faire savoir que les partis politiques ne doivent pas se soumettre obligatoirement au contenu du rapport élaboré par la CSMD. D’ailleurs, ajoute-il
dans des propos relayés par le quotidien, le rapport lui-même insiste sur la nécessité d’ouvrir un débat national sur le nouveau modèle de développement. La divergence de points de vue, à ce propos, est donc des plus naturelles.