Le quotidien Assabah, qui cite le Secrétariat général du gouvernement dans son édition du lundi 6 novembre, rapporte que pas moins de 188 associations, dont 29 reconnues d’utilité publique, ont déposé 691 déclarations officielles faisant état de dons d’un montant total de 178 millions de dirhams reçus de l’étranger, au cours de cette année.
La question du financement des associations par des organisations et gouvernements étrangers a été, dernièrement, au cœur d’un débat au sein de la Commission de la Justice à la première Chambre. Certains députés ont alors pointé du doigt le manque de transparence dans la gestion des fonds étrangers reçus par des associations à caractère national, local ou régional. Des associations, affirme le journal, dont certaines vont jusqu'à militer pour la partition du pays sur la base de considérations religieuses ou sectaires, à l’image de ce qui se passe dans des pays comme le Liban, l’Irak ou la Syrie.
Ainsi, poursuit le journal, sous couvert de lutte pour les droits des minorités et la liberté de conscience, des ONG sèment la discorde dans la société marocaine. Ce qui a incité certains députés à appeler les services de sécurité à suivre de près leurs activités, comme ils ont demandé à la Commission de lutte contre le blanchiment d’argent d’enquêter sur l’origine des fonds que ces associations reçoivent souvent secrètement. Les élus voudraient non seulement connaître l’origine de ces financements mais, également, leurs destinataires, la manière dont ces fonds sont dépensés et le but réel qu'ils servent.
D'ailleurs, affirme encore le journal, le Secrétariat général du gouvernement a reconnu l’existence de certains dysfonctionnements dans le contrôle des fonds étrangers destinés aux associations marocaines, tout en promettant de remédier à cette situation. Cependant, a-t-il affirmé lors de la présentation du budget sectoriel de son département en commission, l’article 32 bis du dahir relatif à l’organisation des associations ne permet pas à l’Administration d’assurer correctement le suivi juridique et administratif des fonds reçus de l’étranger par les ONG. Les associations bénéficiaires de ces financements ne sont notamment pas obligées de déclarer l’usage fait de ces fonds.
De plus, note le journal, en l’absence de mécanismes de contrôle, il est difficile de recenser toutes les associations qui reçoivent des fonds étrangers, et encore moins de s'enquérir du montant exact de ces fonds. Néanmoins, selon le journal, il s'agirait d’une enveloppe de pas moins de 300 millions de dirhams, qui passerait donc à travers les filets du contrôle de l’Etat. Et d'ajouter que personne ne sait d’où vient cet argent, ni qui en bénéficie. En plus de cette enveloppe, il faut ajouter un budget d’un milliard de dirhams distribué par l’Etat aux différentes associations.
Aussi, conclut le journal, le gouvernement s’est-il engagé, à travers le Secrétariat général du gouvernement, à mettre en place un cadre juridique moderne permettant de mieux encadrer ces fonds étrangers reçus par les associations et de contrôler leur provenance, leur destination et les intérêts qu'ils servent.