Nucléaire algérien, nouvelles révélations explosives

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Revue de presseKiosque360. Des données confidentielles révèlent un projet algérien de construction d'un nouveau complexe nucléaire, relançant les inquiétudes quant à l’intention d’Alger de fabriquer la bombe atomique.

Le 15/09/2014 à 08h58

Maintenant que le lièvre est levé, Alger va-t-elle une nouvelle fois exciper de ce vrai/faux "usage civil" de son programme nucléaire? Croulant sur d’impressionnants gisements pétroliers et gaziers, ce riche pays est-il réellement en manque d’énergie pour négocier, à l’abri des regards de l’Agence internationale de l’énergie nucléaire (AIEA), la construction d’un nouveau complexe? Les 200 milliards de dollars épargnés à titre de "réserve" par l’Etat algérien, à défaut de projets proprement dits socio-économiques au profit du peuple algérien frère, ne servent-ils pas à nourrir plutôt cette ambition cachée du Palais El Mouradia de doter l’Algérie de la bombe atomique? Les révélations, rapportées par Al Akhbar, dans sa livraison du lundi 15 septembre, sont explosives. "Des données confidentielles au sujet du projet de construction d’un nouveau complexe nucléaire en Algérie alertent au plus haut point les services diplomatiques et sécuritaires marocains", titre le quotidien, qui évoque un "accord" signé, en catimini, par Alger avec un institut étranger spécialisé dans les études et l’industrie nucléaires. Ces données confidentielles, parvenues aux services marocains dans le courant de la semaine dernière, d’après les sources d’Al Akhbar, relancent ainsi les inquiétudes internationales quant à cet usage prétendument "civil" du nouveau complexe nucléaire algérien. Les indicateurs déjà disponibles ne sont surtout pas pour rassurer.

Vous avez dit "usage civil" ?

Rappelez-vous: En 1991, juste après la signature de l’accord de cessez-le-feu entre le Maroc et le Polisario, des avions de reconnaissance de l’US Air Force survolent la région d’Aïn Ousserra, en Algérie, et découvrent un réacteur nucléaire de 15 mégawats thermiques fourni, dans le secret le plus total, à la fin des années 80, par la République de Chine. Utilisant l’eau lourde comme fluide modérateur, ce réacteur se prêterait assez facilement à l’utilisation militaire: il pourrait permettre, à partir d’uranium, de produire en un an assez de plutonium pour la fabrication de la bombe atomique. Cette révélation, balancée par l’US Air Force sur la base d’une alerte alors lancée par le Washington Post, avait depuis braqué l’attention des services internationaux sur l'Algérie. En 1997, une nouvelle révélation est venue confirmer ces inquiétudes. Et c’est le Centro National de Intelligencia, équivalent espagnol de la CIA, qui dégaine: "L’Algérie a bel et bien l’intention de produire du plutonium à usage militaire, un matériau capable de fabriquer une arme nucléaire".

Faux démenti, vrai enjeu

Alger a beau nier le caractère militaire de son programme nucléaire, en vain. Soumise à un embargo militaire international depuis la fameuse découverte du site d’Aïn Ousserra, en 1991, elle bénéficiera d’un état de grâce depuis 2006. Dès lors, elle n’a eu de cesse de multiplier les contrats d’achat d’armes relançant dangereusement cette course effrénée à l’armement propre à la tristement célèbre Guerre froide. En ligne de mire, le Maroc et surtout sa souveraineté sur ses provinces du sud. Cette hostilité, héritée de l’ère de Houari Boumediene, a pris, sous l’indémodable règne d’Abdelaziz Bouteflika, les allures d’un acharnement des plus hystériques contre le Maroc. Acharnement qui risque de prendre, en 2015, des proportions préoccupantes, comme le laissent entendre les derniers développements survenus dans le dossier saharien.

Médiation au Sahara, Alger veut brouiller les cartes

Alors qu’on s’attendait à une nouvelle tournée maghrébine de l’émissaire onusien Christopher Ross, en vue de relancer des pourparlers gelés depuis janvier 2008 autour du conflit saharien, voilà qu’Alger veut brouiller les pistes en arrangeant, moyennant des valises de pétrodollars, un périple international pour un pseudo "émissaire" de la non moins pseudo Union Africaine, soit l’ancien président du Mozambique, connu pour sa partialité légendaire dans le conflit saharien. En rapport avec cette manœuvre signée Alger, Al Khabar estime que le but en serait de susciter l’embarras de Rabat et de mettre en brèche le bloc de soutien que les pays membres du Conseil de sécurité, dont la France notamment, apportent au Maroc dans la défense de son intégrité territoriale.

Une manœuvre algérienne dévoilée par le quotidien Al Alam, et dont l’objectif escompté serait de placer le dossier du sahara dans une optique africaine plutôt qu’onusienne. Selon cet organe arabophone de la presse du parti de l’Istiqlal (opposition), Alger voudrait contourner le mécanisme décisionnel de l’ONU, le Conseil de sécurité, fortement acquis à la thèse marocaine, en essayant de présenter une issue africaine à l’évidence fictive et pratiquement impossible à un conflit créé de toutes pièces. En somme, une nouvelle sale manœuvre. En tout cas pas autant que le serait cette bombe atomique qu’Alger voudrait bidouiller pour terroriser la région.

Par Ziad Alami
Le 15/09/2014 à 08h58