"Le Maroc souligne l’impératif de renforcer et d’intensifier les efforts pour revoir la composition du Conseil des gouverneurs, en tant que prélude fondamental pour renforcer la gouvernance de l’Agence", a souligné Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger dans une allocution en visioconférence, lors de l’ouverture, ce lundi 21 septembre à Vienne, des travaux de la 64ème Conférence générale de l’AIEA sous la présidence du Maroc.
Le ministre a souligné l’importance de revoir certaines dispositions vieilles de 21 ans, regrettant que cette réforme n’ait acquis l’adhésion que d’à peine 62 sur 110 Etats membres.
Autant dire que le Maroc considère cette étape comme un pas fondamental sur la voie du renforcement de la gouvernance, tel que stipulé par les dispositions légales de l’Agence, a-t-il affirmé.
Il a relevé que le Maroc restera ouvert à toutes les contributions des Etats membres et ne ménagera point d’efforts durant son mandat pour mobiliser les soutiens nécessaires pour renforcer la présence africaine au sein du Conseil des gouverneurs, un des organes fondamentaux de l’AIEA.
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Cette 64ème session de la Conférence générale de l’AIEA se tient dans une conjoncture critique et un contexte mondial particulier marqué par la lutte de la communauté internationale, depuis plus de neuf mois, contre les défis inédits engendrés par les répercussions difficiles et multiformes de la pandémie de Covid-19, sur les plans sanitaire, économique et social, a-t-il fait observer.
Devant cette situation, a-t-il noté, "on ne peut que constater, avec objectivité et responsabilité, nos limites et la modestie de notre capacité collective à faire face aux exigences de cette conjoncture exceptionnelle, et ce qu’elle requiert en terme de coopération effective et de coordination pratique au niveau international, avec un esprit imbu d’innovation pour limiter la propagation de la pandémie et de solidarité pour en alléger les conséquences".
Cette situation suppose que l’on procède à une remise en cause des plans et des priorités, de réfléchir aux moyens les plus efficients pour anticiper la gestion des crises et renforcer l’entraide pour y faire face, a-t-il signalé.
Le ministre a loué au nom du Royaume du Maroc l’engagement de l’AIEA, sous le la direction de son DG, à soutenir les efforts des Etats membres dans la lutte contre la pandémie, notamment à travers la fourniture des équipements les plus modernes pour la détection rapide du coronavirus et l’organisation de sessions de formation virtuelle pour renforcer les capacités nationales.
Faisant part de la considération du Maroc aux aides urgentes fournies par l’AIEA à 150 Etats membres, dont 45 pays africains, il a relevé que les principes de la solidarité et de la coopération Sud-Sud, loin d’être des slogans creux, sont pour le Maroc des axes fondamentaux qui encadrent sa politique étrangère, dont les jalons ont été posés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
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Pour traduire ces principes dans les faits, a-t-il poursuivi, Sa Majesté le Roi a annoncé, en avril dernier, une initiative novatrice et inédite visant à mettre en place un plan de travail au niveau des chefs d’Etats africains pour appuyer les différentes phases de la gestion de la crise sanitaire engendrée par la pandémie du coronavirus.
C’est dans ce sens, a-t-il expliqué, que s’inscrit l’envoi par le Maroc, sur Hautes instructions royales, d’aides médicales à une vingtaine de pays africains de toutes les régions du Continent, pour contribuer aux efforts déployés dans la lutte contre la pandémie du Covid-19.
Et de conclure que le Maroc ambitionne de tenir, après la pandémie, une réunion de certains pays africains et l’AIEA, en vue de procéder à une évaluation globale des expériences liées à la gestion de la pandémie dans toutes ses phases et d’en tirer les leçons et échanger les meilleurs pratiques.