Le gouvernement d’El Othmani a échoué dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable, l’ODD, qui s’étend sur la période 2015-2030. Le constat est établi par la Cour des comptes, qui fait état de cet échec dans son dernier rapport. Le gouvernement est animé de bonnes intentions, c’est indéniable. Il s’est même engagé, de manière claire et ferme, à exécuter le programme de l’ONU pour le développement durable, mais cela ne suffit pas. Preuve en est que l’actuel gouvernement, tout comme le précédent, n’a pas pu honorer ses engagements en ce sens.
Le Cour des comptes relève comme principal obstacle l’absence d’un cadre institutionnel pour assurer la coordination, le suivi et la complémentarité entre différents intervenants concernés par ce programme. D’après le quotidien Assabah, qui aborde le sujet dans son édition du jeudi 21 février, la Cour des comptes, présidée par l’ancien Premier ministre Driss Jettou, a également noté l’absence d'une stratégie nationale de sensibilisation et de communication adaptée à tous les secteurs gouvernementaux à différents niveaux.
Outre l’absence d’une direction nationale et d'une structure administrative spécialisée et aux compétences clairement définies, le gouvernement n’a pas, non plus, jugé utile de mettre en place des plans d’action détaillés qui définissent les modalités, les échéances, les intervenants et les modes de financement nécessaires pour la mise en œuvre de ces objectifs. Pire encore, il n’a même pas veillé à prendre en considération, à ce niveau, des initiatives entreprises par certains départements ministériels et d’autres partenaires.
Même sur le plan légal, la Cour des comptes a fait état d’un manquement flagrant de la part du gouvernement. Le décret émis par le chef de l’Exécutif et destiné à encadrer la mise en œuvre de ce programme, qui en est déjà à la fin du premier tiers de sa vie, ne comporte pas d'objectifs préalablement définis ni ne précise le rôle que pourrait jouer chaque intervenant dans leur réalisation.
Par ailleurs, note pour sa part le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du même jour, le retard de la mise en place d’un cadre institutionnel global a nettement impacté le niveau de contribution, au demeurant très faible, des acteurs concernés. Ce qui s’est traduit par une insuffisance dans la répartition des rôles et des responsabilités et par l’absence d’un plan national définissant les priorités nationales et les plans d’action détaillés.
Les citoyens n’ont pas, non plus, été suffisamment sensibilisés à ce chantier, note le journal en citant le rapport. Ce qui est en soi une tare que la Cour des comptes n’a pas manqué de relever. Il est vrai, poursuit le rapport, que l’organisation, en 2016, d’une consultation nationale sur la contextualisation du Programme 2030, avait permis d’initier le débat entre plusieurs acteurs concernés. Cependant, cette consultation n’a pas été suivie de mesures concrètes pour mettre en œuvre ses recommandations.