Officiel: le Maroc rompt ses relations avec l’Iran

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Le Maroc a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran et a rappelé son ambassadeur à Téhéran. Voici pourquoi.

Le 01/05/2018 à 17h22

C’est le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, qui l'annonce officiellement: le Maroc a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran. Lors d’une rencontre avec des représentants de la presse nationale et internationale, Bourita a affirmé ce mardi 1er mai être à peine rentré d’Iran où il a rencontré son homologue iranien, Javad Zarif, pour lui faire part de la décision du Maroc. Le chargé d'affaires à l'ambassade d'Iran à Rabat devait également être reçu ce même mardi et prié de quitter le Royaume, a précisé le ministre.

En cause, le soutien du Hezbollah libanais, grand allié et protégé de la République islamique, au Polisario. Selon le ministre, l'Iran et ses alliés chiites du Hezbollah entraînent et fournissent des armes aux séparatistes. "Le Maroc dispose de preuves irréfutables, de noms et de faits précis qui attestent du soutien du Hezbollah au Polisario afin de porter atteinte aux intérêts suprêmes du Royaume", a insisté le ministre. 

C’est loin d’être une première. Le Maroc avait déjà rompu ses relations avec l’Iran en 2009, en réaction à "certaines expressions inopportunes contenues le 20 février dans un communiqué officiel iranien" à propos de "l'unité et à l'intégrité territoriale du Royaume de Bahreïn". Au nom de la solidarité arabe, Rabat contestait en fait les propos d’un haut responsable iranien qui avait déclaré que l’Etat du Bahreïn était "la quatorzième province iranienne". On dénonçait également des activités de prosélytisme chiite téléguidées par Téhéran.

Entamée depuis 2014, la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays s'est faite de manière progressive. Sept ans après, le roi Mohammed VI a nommé Hassan Hami ambassadeur du Royaume à Téhéran. C’était lors d’une cérémonie organisée au Palais royal de Casablanca le 13 octobre 2016. Avant lui, c'était le chargé d’affaires Mohammed Charigi qui dirigeait l’ambassade à Téhéran. Depuis, le maître-mot semblait être la prudence, jusqu'à ce que les agissements du Hezbollah viennent tout gâcher.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Tarik Qattab
Le 01/05/2018 à 17h22