Tous les Marocains se sont retroussé les manches et participent à l’effort collectif de lutte contre la propagation de la pandémie de Covid-19. Tous. Sauf un: Hicham Alaoui, cousin germain du roi Mohammed VI. Hicham Alaoui semble dépassé par l’élan de solidarité et les décisions proactives qui ont prévalu dans le pays. Il est visiblement contrarié par ce qu’il voit, ce qu’il lit et ce qu’il entend.
Après avoir tenu sa langue et étouffé en silence sa rage devant une gestion de la pandémie louée à l’échelle planétaire, il vient de faire une sortie non pas au Maroc, mais dans un journal belge pour porter un regard sur l’action de ses compatriotes. Le quotidien belge Le Soir a publié, le 3 mai 2020, une tribune de Hicham Alaoui intitulée «La crise du Covid-19 peut être une occasion historique pour le Maroc».
Dans cet article, Hicham Alaoui a estimé que le Maroc n'avait d'autre choix, au début de la pandémie, que de prendre les mesures draconiennes de confinement, en raison, dit-il, du retard enregistré dans l'éducation, l'emploi et la santé. En somme, c’est contraint que l’Etat s’est mobilisé, anticipant, construisant des hôpitaux, les équipant, décrétant l’état d’urgence sanitaire, faisant le choix de la vie sur l’économie. Oui, l’économie reléguée au second plan devant l’impératif de sauver des vies. Une réalité que Hicham Alaoui a sciemment choisi d’occulter, lui qui a utilisé à maintes reprises dans son texte le terme «néolibéralisme » pour qualifier la politique poursuivie par le Maroc.
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Un argument-postillon, qui ne résiste pas à la décision parfaitement assumée de Mohammed VI, d’appliquer tout simplement l’article 20 de la Constitution de 2011, disposant que le droit à la vie est le premier droit de tout être humain. Un droit que le roi a tenu à faire prévaloir, sans hésitation aucune, sur tous les aléas de l’économie nationale, en forçant le respect de la communauté internationale, au-delà de la fierté ressentie par tous les Marocains.
Le prince, qui s’est toujours rêvé en oligarque du chaos, a manifestement été insupporté par la décision judicieuse de mobiliser toutes les ressources médicales du pays en mettant à la disposition de la santé publique, les médecins militaires qui ont acquis une expertise internationale dans la gestion des crises sanitaires inhérentes à des conflits armés.
Car, Hicham Alaoui garde intacte son obstination à voir le Maroc basculer vers l'inconnu.
Cassandre d’un jour, Cassandre toujoursLe prince qui s'est rêvé en politologue, en économiste, et aujourd'hui en chouafa, qui ne décrocherait même pas son diplôme de la célèbre Jamâa El Fna University a, parait-il, eu une vision, en «scrutant les réactions de l'Etat», alors qu'il se retrouve, contre son gré, bloqué au Maroc.
On ne compte plus le nombre de fois où notre prince auto-banni a prédit le déclenchement d'une révolte sociale opposant le peuple au «Makhzen». Hicham Alaoui est en effet un incorrigible. Il ne veut pas apprendre de ses errances et de ses anciennes prédictions hasardeuses. On se souvient qu’en 2013, il avait produit un texte intitulé «L’autre Maroc» dans la revue Pouvoirs où il annonçait la révolution du cumin en 2018 au royaume.
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La manie du prétendu universitaire à lire l’avenir dans les astres et les cartes s’est aussi exacerbée lors du Printemps arabe. Nous sommes en 2020 et il n’y a pas eu ni révolution du cumin, ni du gingembre en 2018 au Maroc. Est-ce que Hicham Alaoui va pour autant renoncer à prédire l’avenir? Pas du tout. Sous le couvert de projections scientifiques, il prédit «une deuxième vague de pandémie cet hiver». Que des catastrophes!
D’ailleurs, la propension de Hicham Alaoui pour le travail des chouafates l’a porté encore une fois à prédire une énième révolution sociale en supputant, cette fois-ci, qu'elle découlera des futurs défis sanitaires que le royaume aura à affronter, se délectant déjà du chaos en signant une phrase tellement absurde qu'elle pourrait allègrement figurer au TOP10 des phrases les plus aberrantes de l'histoire. Cette phrase, la voici: «sans réduction significative des inégalités, les traitements efficaces contre le Covid-19 ne seront ainsi d'aucun secours pour la majeure partie de la population». Elle est sans doute la boulette la plus aboutie de la constipation intellectuelle, dans laquelle Hicham Alaoui est passé maître.
En attendant la réduction des inégalités sociales, on devrait donc ne pas soigner les Marocains infectés par le Covid-19 et les laisser mourir dans la rue ou chez eux. Cette phrase absurde est révélatrice de la haine féroce, aveugle que nourrit Hicham Alaoui contre tout ce qui est positif et constructif dans ce pays. Même quand l’Etat sauve des vies, Hicham Alaoui y trouve à redire.
D'ailleurs, en s'employant à «scruter» les horizons de la pandémie au Maroc avec ses œillères habituelles, Hicham Alaoui fait entièrement fi de l'unité nationale qui s'est installée au lendemain de l'instauration de l'état d'urgence sanitaire. Une mesure salutaire réclamée et acclamée par les Marocains soucieux de leur santé et de celle de leurs proches, tout en n'hésitant pas à faire bloc autour de leur roi.
L’élan solidaire qui contrarieLa solidarité générale ne semble pas plaire à Hicham Alaoui qui place le Maroc en deuxième position après la Tunisie et avant l'Algérie en matière de démocratie, oubliant qu'un politologue qui se respecte ne s'évertuerait jamais à comparer deux Républiques en plein marasme, après avoir essuyé des décennies de dictature, à l'une des monarchies les plus séculaires et les plus stables du monde.
Cette récente publication de Moulay Hicham, ayant, de surcroît, bénéficié d’une présentation de Baudouin Loos, un ennemi notoire du royaume, n'est que l'ultime manifestation de la mauvaise foi de notre prince national qui, à l'instar d'un accro aux jeux, s'en voulant éternellement d'avoir raté le gros lot à cause d'un chiffre mal choisi, s'en mordra les doigts, ad vitam aeternam, pour avoir manqué l'occasion du Printemps arabe, qu'il perçoit comme une rupture, alors qu'il n'a été, pour l'ensemble des Marocains, qu'une simple étape dans la continuité des réformes entreprises depuis la fin du règne de Feu Hassan II, jusqu'à aujourd'hui, grâce à la conduite du roi Mohammed VI.
Le dernier point symptomatique de la perfidie intellectuelle de Hicham Alaoui est son inébranlable conviction d'avoir raison en détournant à sa faveur n'importe quelle vérité. Contrarié par l'élan de solidarité dont ont fait preuve les Marocains, il ne s'agit pour Moulay Hicham que de faux patriotisme, alimenté par l'Etat, comme si ce dernier, obligeait les citoyens à se ranger du côté des forces de l'ordre ou du personnel médical, en les applaudissant chaleureusement.
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Il serait, d'ailleurs, plus édifiant pour tout le monde que le mécène des journaleux et autres plumitifs de la marge, qui n'a pas versé le moindre kopeck au fonds spécial de gestion de la pandémie, contrairement à son cousin Walid Bin Talal qui a fait don de la modique somme de 30 millions de dollars à la communauté internationale, s'attèle à expliquer comment la perception des Marocains à l’égard de l'agent d'autorité et des services de police a positivement évolué depuis le début de cette pandémie, dans la continuité du processus de réconciliation nationale enclenché en 2005 avec l’ex-IER.
N'en déplaise, donc, à notre Iznogoud des temps modernes, la dynamique sur laquelle s'est engagé le Maroc, que certains médias qualifient de réveil du Lion de l'Atlas, ne peut qu'apporter des résultats positifs, loin des fantasmes révolutionnaires, des prédictions de cartomanciennes aux senteurs de cumin d'un illuminé, qui confond observation et hallucination. Hicham Alaoui ferait mieux de porter constamment un masque, made in Morocco, histoire de se prémunir contre la deuxième vague de la pandémie qu’il prédit à l’automne… Et surtout de ne plus proférer ses inepties.