Le bras de fer se poursuit entre le bureau politique et les détracteurs du secrétaire général Hakim Benchamass. Ainsi, quelques heures à peine après l’appel d’Abdellatif Ouahbi, député et membre du bureau politique, à dissoudre ce dernier organe ainsi que le bureau fédéral, l’instance exécutive du parti monte au créneau en publiant un communiqué au contenu qualifié de ferme et sévère. Le communiqué en question juge que le comportement d’Ouahbi est «incongru et totalement contradictoire avec le choix de l’institutionnalisation du parti et la consécration de la démocratie interne pour la désignation de ses instances», rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 27 décembre.
Le bureau politique a d’ailleurs tenu à minimiser la portée de ce genre d’appel qu’il dit émaner d’un groupe limité de personnes. Des personnes qui «n’ont pas su s’épanouir à l’intérieur du parti et se conformer aux choix du conseil national qui consacre la démocratie interne comme le seul moyen pour la formation des instances dirigeantes». Le bureau politique va plus loin en avançant que cet appel, qualifié de déplacé et d’inacceptable par les bases du parti, est motivé par une «logique putschiste». Ce faisant, la direction du parti accuse implicitement ses détracteurs de vouloir tenter un putsch contre les instances démocratiquement et légitimement élues du parti.
En outre, souligne le journal, le bureau politique se dit non concerné par les décisions auxquelles pourraient donner lieu ces pratiques qui sont d’ailleurs complètement étrangères aux institutions et aux procédures en vigueur au PAM. Faisant d’une pierre deux coups, le bureau politique a, par la même occasion, appelé la présidente du conseil national à entamer les préparatifs d'une réunion de cette instance, à programmer dans un délai d’un mois. Notons, rappelle le journal, que le député Abdellatif Ouahbi a confirmé son appel à la dissolution du bureau fédéral et du bureau politique dont les attributions, assure-t-il, auraient été détournées au profit du secrétaire général.
Hakim Benchamass n’est, d’ailleurs, pas au bout de ses peines, puisqu’il doit répondre des soupçons de clientélisme qui auraient entaché la passation de certains marchés publics par la deuxième Chambre, dont il assure la présidence. Une société, dont les dirigeants auraient leurs entrées au sein de la Chambre, s’accapare, en effet, la majorité des marchés passés par cette institution, alors que le président, qui n’a pas encore nommé les membres du bureau, est pris dans les conflits internes de son parti, écrit le quotidien Assabah dans son numéro de ce jeudi 27 décembre.
Le journal parle même de 90% des marchés passés par la Chambre et attribués selon la procédure des «bons de commandes», qui auraient bénéficié à cette société. Selon des sources citées par le journal, le dernier marché ayant été passé dans ces conditions porte sur le renouvellement des équipements électroniques de la Chambre. Cependant, note un fonctionnaire de l’institution cité par le journal, si la plupart des marchés sont attribués à la société en question, c’est parce qu’aucune autre entreprise ne donne suite aux appels à manifestation lancés par la Chambre. Et ce d’autant que ladite société accorde, dans la plupart des cas, des facilités de paiement à l’institution parlementaire.