La guerre fratricide bat toujours son plein au PAM. Dans la perspective d’une décision judiciaire qui pourrait mettre fin à la crise, qui dure déjà depuis plusieurs mois, les deux clans adverses multiplient leurs escarmouches. En effet, dans la situation actuelle, seule une décision judiciaire, très attendue, peut trancher, relève le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 29 juillet. On saura ainsi si les travaux préparatifs du congrès, lancés depuis quelque temps, sont réglementaires et si les mesures de sanction prises contre certains membres sont légalement justifiées.
En attendant, la bataille actuelle tourne autour de la commission préparatoire. Le «clan de l’avenir», hostile à la direction du parti, en fait même son fer de lance. C’et justement en se servant de cet outil organisationnel que ce clan mène, en toute légalité et dans le respect des règlements du parti, une campagne de mobilisation à travers le pays, avec la tenue de plusieurs rencontres régionales.
C’est également après avoir installé les instances de cette commission que le clan a fixé une date pour le prochain congrès. Le secrétaire général, qui vient de réaliser le danger que représente l’arme que constitue cette commission, utilisée pleinement contre lui après le revers judiciaire qu’il a essuyé à Agadir, a décidé lui aussi d’en faire usage. C’est ainsi qu’il vient d’appeler à une réunion de cette commission avec à la clé un ordre du jour clairement défini, souligne le quotidien. Parmi les points qui seront abordés, l’élection du président de la commission et la mise en place de ses structures. On l’aura compris, Hakim Benchamach n’a jamais reconnu l’élection de Samir Goudar à la tête de cette instance.
Le secrétaire général, souligne le quotidien, a d’ailleurs introduit un recours en justice pour non seulement annuler l’élection de ce dernier à la tête de la commission, mais également pour rendre nulles et non avenues toutes les décisions qu’elles a prises, y compris la fixation d’une date pour le congrès. Hakim Benchamach n’a d’ailleurs pas attendu la décision de la justice pour prendre des mesures drastiques contre le président élu de la commission. Il a ainsi tout bonnement décidé de l’expulser, invoquant l’article 64 des statuts du parti qui parle de fautes graves susceptibles d’entraîner l’exclusion d’un membre.
Naturellement, la décision du secrétaire général de «reprendre» les travaux de la commission préparatoire n’a pas été bien accueillie de l’autre côté. En effet, dans un communiqué co-signé par la présidente du Conseil national, Fatima Zahra Mansouri et le président de la commission préparatoire Samir Goudar, les deux dirigeants se disent surpris de cette initiative qu’ils qualifient de «hâtive» et qui «ne respecte pas les institutions du parti». Pour les deux responsables, en appelant à la tenue d’une réunion de la commission préparatoire, le secrétaire général a «usurpé les attributions qui relève exclusivement des compétences du président de la commission légalement élu».
Naturellement, relève Al Ahdath Al Maghribia, les deux signataires de ce communiqué insistent sur la tenue du quatrième congrès national les 27, 28 et 29 septembre. Une étape qu’ils qualifient de «décisive» et qui annoncera la naissance d’un nouveau PAM, «fort, uni, actif dans son environnement et qui contribue, avec les autres partis, à faire face aux défis du développement de notre pays».